ABEBA- Le fondateur et président d'honneur de l'Institut Lula, l'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, a appelé lundi à Addis-Abeba (Ethiopie) les gouvernements africains à agir rapidement pour pouvoir réaliser l'objectif d'éradiquer la faim en Afrique d'ici 2025. Intervenant lors de la Réunion de haut niveau sur le thème "Nouvelles approches unifiées pour éliminer la faim en Afrique", M. Da Silva a rappelé qu'en décembre dernier une initiative conjointe a été lancée pour mettre un terme à la faim en Afrique. "Une initiative qui a été partagée et saluée par tous les chefs d'Etat et de gouvernement africains", a-t-il souligné. "Nous sommes ici pour surmonter cette tragédie qui est la faim et il est important que les gouvernements africains aient le courage d'agir vite", a insisté l'ancien président brésilien. "Ce défi complexe ne doit pas nous intimider. Car je suis persuadé que ce continent est le lieu d'avenir où il y aura progrès et prospérité", a-t-il poursuivi. Il a fait remarquer que la faim n'était pas la seule conséquence des caprices de la nature, mais plutôt un phénomène social causé par des structures économiques défectueuses. Evoquant l'expérience brésilienne en matière de lutte contre la faim et la misère lorsqu'il était à la tête de l'Etat, M. Da Silva a indiqué que les politiques publiques menées avec l'aide de la société civile et de différents autres partenaires avaient permis de sortir plus de 36 millions de personnes de la misère et de créer plus de 20 millions postes d'emplois. "Il faut que l'Etat consacre une partie de son budget aux pauvres car il a le devoir et l'obligation de s'occuper de ces personnes vulnérables", a-t-il souligné. Pour sa part le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, a fait remarquer que le continent africain vit "une bonne période" à même de lui permettre de vaincre la faim. Il a également mis en exergue le rôle des gouvernements, avec l'aide des différents partenaires, dans l'élimination de la faim en Afrique, à travers l'adoption de stratégies et de politiques publiques appropriées. Pour ce faire, M. Desalegn a insisté sur la nécessité d'axer les efforts sur le développement de l'agriculture et des industries agroalimentaires, déplorant le fait que 60% des terres cultivables en Afrique ne soient pas encore utilisées. La présidente de la commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, et le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano Da Silva, ont également intervenu lors de cette réunion pour affirmer que l'éradication de la faim en Afrique "est un défi réalisable mais nécessite une volonté politique forte".