La décharge publique d'Ouled Fayet (Alger) doit être fermée d'ici à décembre, a ordonné le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite de travail et d'inspection, mardi, dans la wilaya d'Alger. "Le centre d'enfouissement technique (CET) d'Ouled Fayet doit être fermé d'ici à début décembre", a déclaré M. Sellal qui assistait à la présentation du CET de Hamici dans la commune de Mahelma. La prise en charge de ce projet a été confié à une entreprise algérienne en partenariat avec une autre étrangère, a-t-on expliqué sur place, précisant que les travaux de neutralisation et d'atténuation des nuisances "ont été entamés et dureront jusqu'à la fin de l'année". "A la fin des deux premiers mois de ce semestre, la fumée et les odeurs nauséabondes seront neutralisées", a-t-on assuré. Toutefois, la décharge publique "continuera à recevoir les déchets pour permettre de basculer provisoirement sur le CET de Hamici et, une fois réceptionné, sur le CET de Corso, qui sera opérationnel en décembre". "Vers la fin de l'année, nous allons transférer la totalité des déchets de la capitale vers les deux CET et, par conséquent, nous pouvons entamer la neutralité proprement dite de la décharge d'Ouled Fayet", a-t-on souligné. Ouvert en 2001, le centre d'enfouissement technique de Ouled Fayet, s'étendant sur une superficie de 45 hectares, traite les déchets de 39 communes avoisinantes. Des actions de protestation avaient été entreprises par les habitants de la commune de Baba Hassen (20 km à l'ouest d'Alger) pour exiger l'application de la décision de justice de fermer le CET de Ouled Fayet en raison des odeurs désagréables et des gaz polluants qui se dégagent du centre. Le CET de Hamici doit être opérationnel avant septembre Le Premier ministre a ordonné, également, que le CET de Hamici soit opérationnel avant le mois de septembre prochain. "Vous devez commencer à préparer le cahier des charges, car il faut que le CET soit opérationnel avant septembre", a-t-il dit aux responsables du centre d'enfouissement. Il a expliqué que le lancement du CET devra se faire en partenariat avec des entreprises étrangères en application de la règle 49/51, ajoutant que l'investissement dans ce secteur permettra d'"engranger" beaucoup d'argent. Rappelant que la loi de finances complémentaire a introduit une nouvelle disposition pour créer l'emploi "artisan ramasseur de déchets", il a appelé à établir aussi des partenariats avec des entreprises issues des agences d'emploi des jeunes. De son côté, le ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et de la Ville, Amara Benyounes, a estimé que la gestion actuelle du centre de Hamici "n'a pas donné de résultats", ajoutant que son secteur a lancé une "consultation" pour trouver un partenaire privé. Le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, a exprimé son désaccord avec le ministre. "Je ne suis pas tout à fait d'accord. Conformément aux instructions interministérielles, la directrice (du centre) a entamé son travail et nous avons mis tous les moyens en attendant de recevoir les équipements pour démarrer effectivement le centre", a-t-il dit. Le Premier ministre a promis, pour sa part, de dégager, "dès la semaine prochaine, une avance financière sur l'ensemble du programme d'acquisition des équipements". Les sites d'Oued Smar et Ouled Fayet transformés en jardins en 2015 Les décharges publiques d'Oued Smar et Ouled Fayet seront transformées en jardin et parc urbain d'ici à 2015, a indiqué un responsable du ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et de la Ville. "Actuellement, les travaux avancent bien sur le site d'Oued Smar, alors que ceux d'Ouled Fayet viennent de démarrer", a-t-il précisé. Il a relevé, par ailleurs, l'élaboration par son secteur, de plusieurs études notamment l'étude liée à la gestion des déchets ménagers, celle liée à la gestion des déchets spéciaux dangereux, des déchets liées aux soins hospitaliers, ainsi que le shéma lié aux déchets des abattoirs et le plan directeur d'éradication des décharges sauvages. "Toutes ces études ont démontré que les divers déchets de la capitale, se sont empilés, à un moment donné, dans la décharge de Oued Smar", a-t-il ajouté. Pour palier cette situation, le secteur a lancé des projets de réalisation de plusieurs CET, notamment, ceux de Hamici, de Corso et de Réghaia. "Celui de Hamici va permettre de prendre en charge la gestion des déchets de la région ouest de la capitale et s'étend sur une surface de 95 hectares", a-t-il noté, précisant qu'actuellement, le CET de Hamici est doté d'un casier d'une capacité de 1,6 millions de tonnes de déchets, qui sera suivi par la réalisation de 5 autres casiers. La gestion des déchets de la région est de la capitale sera prise en charge par le CET de Corso, en attendant l'achèvement des travaux du CET de Régahia. La capacité de traitement des déchets de la capitale par les trois CET est estimée à quelque 18,5 millions de tonnes de déchets, ce qui permettra de sécuriser le traitement de ces déchets d'ici à 2030. Eradication en 2013 des 12 décharges sauvages de la capitale Le secteur prévoit, durant l'année 2013, d'éradiquer les 12 décharges sauvages recensées dans la capitale. "Nous avons 12 décharges sauvages au niveau de la capitale. Nous avons commencé à éradiquer une partie d'entre elles depuis 2006 et nous prévoyons d'ici la fin de l'année, leur éradication totale", a indiqué un responsable du secteur. A l'horizon 2015, toutes ces décharges seront transformées en sites neutralisés, ce qui permettra de récupérer 78 hectares de sol.