Le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a exprimé lundi sa vive préoccupation devant l'escalade de la rhétorique et les incitations à la haine relatives au conflit en Syrie émanant de chefs religieux et politiques dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. ''L'Histoire nous montre que l'exploitation des tensions religieuses dans le contexte d'une lutte politique et armée peut inciter à la violence et mener à des atrocités à grande échelle'', a prévenu M. Dieng dans un communiqué de presse. Selon lui, les incitations à la violence fondées sur les religions ''risquent d'exacerber la violence dévastatrice en Syrie, d'ouvrir la voie à plus de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et d'alimenter les tensions entre les communautés en Syrie et ailleurs dans la région''. Le Conseiller spécial rappelle que l'ensemble des chefs religieux, politiques et militaires ont une responsabilité et un rôle crucial à jouer pour dénoncer toute formes d'incitations à la haine qui encouragent l'intolérance et la discrimination. ''J'exhorte l'ensemble des dirigeants dans la région d'agir de façon responsable et de s'abstenir d'employer ou de tolérer tout langage susceptible de nourrir l'escalade des tensions sectaires'', a-t-il clamé ajoutant que l'ensemble des populations de la région subit les conséquences de cette ''violente rhétorique''. Il a également soutenu que l'ensemble des Etats ''doivent s'abstenir de contribuer à de tels crimes et de s'abstenir de tolérer les incitations à la haine et à la violence''. Dans le document final du Sommet mondial de 2005, l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés à protéger les populations contre les génocides, les crimes de guerre, les nettoyages ethniques et les crimes contre l'humanité. La communauté internationale avait également pris l'engagement d'intervenir de façon collective en cas de ces crimes.