Le calme prévalait samedi matin en Egypte au lendemain d'une démonstration de force au Caire où plusieurs dizaines de milliers de partisans de Mohamed Morsi ont exigé de nouveau le retour de leur président. De son côté, le Premier ministre de transition Hazem Beblawi, qui poursuit ses tractations pour former un gouvernement, devait s'entretenir dès samedi avec les responsables envisagés, alors que sa composition, finalisée à 90%, sera annoncée en milieu de semaine prochaine, a rapporté vendredi l'agence Mena citant des sources officielles. Selon l'agence, les ministres de la Défense et de l'Intérieur devraient garder leur poste. Dans le bras de fer entre camps rivaux qui se poursuit, plusieurs centaines de manifestants anti-Morsi s'étaient rassemblés place Tahrir, ainsi qu'aux abords du palais présidentiel, où ils ont rompu le jeûne en fin de journée lors du premier vendredi du ramadhan. Toute la journée, la foule a été très nombreuse devant la mosquée Rabiaa al-Adawiya, où des partisans du président déchu manifestent depuis deux semaines. Le crépuscule a été marqué par des prières et la rupture du jeûne, en présence de nombreuses familles, des manifestants en profitant pour réitérer leur vive détermination. Le nouveau pouvoir égyptien, resté sourd à ces demandes, a assuré que M. Morsi se trouvait "en lieu sûr" et était "traité dignement". Mais il n'est pas apparu en public depuis son arrestation, dans la foulée de sa destitution le 3 juillet. Washington a réclamé sa libération. Le président Barack Obama a appelé au téléphone le roi Abdallah d'Arabie Saoudite pour s'entretenir avec lui notamment de la situation en Egypte, a annoncé la Maison Blanche. Les Etats-Unis sont d'accord avec l'appel de l'Allemagne —lancé quelques heures plus tôt— à libérer Mohamed Morsi et formule "publiquement" la même demande, a affirmé la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki. "Nous avons exprimé nos inquiétudes depuis le début (...) au sujet de son interpellation, au sujet des arrestations politiques arbitraires de membres des Frères musulmans", a-t-elle ajouté, évoquant des "arrestations politiques". Dans les rues du Caire, une seconde manifestation pro-Morsi a été organisée à proximité de l'Université du Caire, où les milliers de participants avaient dressé des barricades, tandis qu'à proximité, l'armée était présente en force, avec des blindés légers et des camions.