Le président égyptien par intérim, Adly Mansour, a assuré jeudi qu'il mènerait "la bataille pour la sécurité jusqu'au bout", à la veille de nouvelles manifestations des partisans du chef de l'Etat déchu Mohamed Morsi. L'armée a pour sa part mis en garde les personnes comptant manifester vendredi contre tout risque de dérive vers des violences. "Nous sommes à un moment décisif de l'histoire de l'Egypte, que certains veulent entraîner vers l'inconnu", a déclaré M. Adly lors d'une allocution télévisée. "Nous mènerons la bataille pour la sécurité jusqu'au bout. Nous préserverons la révolution", a-t-il promis, en référence à la révolte qui a renversé la prédecesseur de M. Morsi, Hosni Moubarak, en 2011. M. Mansour, un juge de profession qui a prêté serment le 4 juillet, au lendemain de la destitution de M. Morsi par l'armée, a par ailleurs de nouveau tendu une main vers les Frères musulmans, dont est issu l'ex-président. Mais il a aussi promis une "justice transitoire" sur fond d'appels à juger M. Morsi, qui est détenu par l'armée, et d'une vague d'arrestations de ses partisans. La volonté "de justice et de réconciliation" des nouvelles autorités "concerne tout le monde", a ajouté M. Mansour qui a mis en oeuvre un plan de transition politique, et désigné un Premier ministre, Hazem Beblawi, dont le gouvernement provisoire a prêté serment mardi. Les Frères musulmans ont refusé toute négociation avec M. Mansour et affirmé qu'ils poursuivraient leurs rassemblements réclamant le retour à la présidence de M. Morsi. Ils ont appelé à de nouvelles manifestations vendredi, alors que les groupes anti-Morsi prévoyaient aussi de leur côté des rassemblements.