Les partisans du président égyptien destitué Mohamed Morsi poursuivaient leurs sit-in samedi au Caire, au lendemain de manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes, rapportent des médias. Les Frères musulmans dont est issu M. Morsi dénient toute légitimité au nouveau pouvoir qu'ils accusent d'être issu d'un "coup d'Etat militaire", et font valoir que M. Morsi a été démocratiquement élu. Ils comptent maintenir un rapport de force avec la poursuite de manifestations de rue. Au Caire, des cortèges des Frères musulmans ont convergé vers deux sites qu'ils occupent depuis près de trois semaines : la mosquée Rabaa al-Adawiya dans un faubourg de la capitale, et les abords de l'Université du Caire, plus proche du centre-ville. Les partisans de Morsi, qui y ont installé des tentes et dressé des barrages sur les voies d'accès, s'y trouvaient toujours par centaines samedi matin. A Rabaa al-Adawiya, la foule brandissait des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "où est passé mon vote ?", en référence au scrutin qui avait porté M. Morsi au pouvoir en juin 2012, première élection présidentielle démocratique en Egypte. De nombreux slogans visaient le chef de l'armée et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi, nouvel homme fort du pays. Le président par intérim Adly Mansour, désigné par l'armée, avait prévenu jeudi qu'il mènerait "la bataille pour la sécurité jusqu'au bout" face à la volonté des pro-Morsi de continuer à mobiliser dans la rue. "Quiconque a recours à la violence dans les manifestations de vendredi mettra sa vie en danger", avait également averti l'armée. Les violences depuis la destitution de M. Morsi ont fait plus d'une centaine de morts.