Les ministres des Finances et banquiers centraux des grandes puissances du G20, en réunion depuis vendredi à Moscou, tentaient de s'accorder samedi sur les mesures de stimulation d'une croissance mondiale à la peine, sur fond de contestation grandissante des politiques d'austérité. Réunis pour la dernière fois avant le sommet des chefs d'Etat début septembre à Saint-Pétersbourg, les ministres des Finances du G20 doivent publier un communiqué en fin de matinée, qui, selon le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, ne fixera pas d'objectif chiffré de réduction des dettes et déficits publics. "La priorité du G20, c'est la croissance", a-t-il dit. Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a en revanche indiqué que la déclaration finale mentionnerait l'importance d'un "niveau élevé de financement à long terme des investissements" et que le G20 se donnait comme tâche d'identifier d'ici à 2015 de nouveaux moyens de les financer. La question des investissements est cruciale pour les pays émergents, dont le ralentissement actuel inquiète la planète. Le FMI a abaissé début juillet ses prévisions de croissance pour la Chine, le Brésil et la Russie, moteurs de l'économie mondiale ces dernières années. Les négociateurs des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) se sont d'ailleurs réunis en marge du G20 pour évoquer, entre autres, la future création de leur banque de développement, chargée de financer notamment des infrastructures. Ces pays, outre un certain essoufflement, subissent les répercussions de la politique de la banque centrale des Etats-Unis. La Réserve fédérale inonde depuis plusieurs années le système financier de liquidités, réinvesties massivement dans les marchés émergents où les rendements sont plus élevés. Mais la fin annoncée de cette politique de soutien à l'activité a provoqué d'importants retraits de capitaux des économies en développement, ébranlant leurs marchés financiers et pesant sur leurs devises. Russie et Brésil ont réclamé davantage de visibilité et une communication plus claire sur le sujet. L'organisation des pays riches OCDE a proposé vendredi un "plan d'action" en quinze mesures pour s'attaquer aux multinationales, notamment dans le secteur numérique, qui échappent à l'impôt par des stratégies fiscales complexes. La lutte contre l'optimisation fiscale des entreprises qui profitent légalement des failles du système pour payer le moins d'impôt possible, constitue l'un des volets des travaux de l'OCDE sur commande du G20.