L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé lundi avoir publié un résumé des premières conclusions d'une étude sur les vulnérabilités en matière de santé, dans le contexte des flux migratoires composites depuis l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et la région des Grands lacs vers l'Afrique australe. L'enquête a examiné et analysé les flux migratoires composites depuis la République démocratique du Congo (RDC), l'Ethiopie et la Somalie vers l'Afrique australe, a précisé le même source. "Alors que l'Afrique du Sud est toujours considérée comme le principal pays de destination pour ces migrants, des pays comme le Malawi, le Mozambique et la Zambie sont de plus en plus perçus comme des destinations alternatives", a révélé l'enquête. "Le nombre exact de migrants qui entreprennent ce périple reste incertain, car ils passent souvent par plusieurs pays de transit. De plus en plus de migrants de RDC, d'Ethiopie et de Somalie arrivent en Afrique du Sud. Toutefois, bon nombre restent dans les pays de transit tels que le Mozambique, pour travailler dans l'industrie minière en plein essor", a-t-on fait savoir. "Bien que la majorité des migrants qui composent les flux migratoires composites soient de jeunes hommes, de plus en plus de jeunes femmes d'Ethiopie et de Somalie entreprennent ce périple. Les groupes de migrants de RDC sont composés de plus en plus de familles, y compris de personnes âgées, de mères et d'enfants. De plus en plus de mineurs non accompagnés se lancent également dans ce périple", selon l'étude. Selon le document, "les principaux facteurs d'attraction restent les opportunités et l'espoir d'une vie meilleure. Mais la plupart des migrants interrogés ont cité la guerre, la pauvreté et la violence politique comme principaux motifs de migration". L'étude a encore révélé que les conditions dans lesquelles de nombreux migrants sont transportés ou détenus posent de graves problèmes de santé, constatant que les migrants voyagent souvent à bord de camions remorques, qui les exposent à de graves risques de suffocation et parfois de mort. Ils ont également un accès très limité à l'eau, à la nourriture et aux abris tout au long du voyage. La détention dans les pays de transit peut également provoquer d'importants risques en matière de santé, notamment une exposition à la tuberculose (TB) et dans certains cas, à la TB multirésistante, car il existe très peu de programmes de dépistage dans les prisons et les centres de détention à travers la région, a-t-on déploré. L'étude a également révélé que les trafiquants jouent un rôle important pour faciliter le déplacement et le transit de la plupart des groupes de migrants, en particulier des Ethiopiens et des Somaliens, qui paient jusqu'à 5 000 dollars pour un périple à travers des pays de transit comme la Zambie et le Mozambique. La corruption est également monnaie courante, selon l'étude. Bien que certains migrants voyagent avec des documents officiels, il apparaît que beaucoup voyagent également en possession de passeports, de laissez-passer et de visas obtenus illégalement dans certains pays de transit. Les trafiquants s'entendent avec les responsables de l'immigration pour faciliter le transit des migrants irréguliers, selon la même source. "Cette étude aidera les gouvernements et les autres parties concernées dans les pays d'origine, de transit et de destination à mieux comprendre les différentes vulnérabilités, notamment les vulnérabilités en matière de santé, auxquelles sont confrontés les migrants qui entreprennent ce périple et à répondre à leurs besoins de manière globale", a précisé le Dr Erick Ventura, coordinateur régional de l'OIM pour les questions de migration et de santé.