ROME - La grave sécheresse qui sévit dans d'importantes régions de Somalie, du Kenya, d'Ethiopie et de Djibouti, provoque une hausse considérable des flux migratoires complexes et multidirectionnels, a constaté l'Organisation internationale des migrations (OIM), dans un communiqué. "Ces mouvements de population sont composés non seulement de réfugiés et de demandeurs d'asile, mais également d'un grand nombre de migrants et de communautés pastorales qui n'ont d'autre choix que de migrer en empruntant de nombreux itinéraires complexes, en premier lieu des zones rurales vers les zones urbaines, et pour plusieurs dizaines de milliers, au-delà même des frontières vers des pays voisins", a-t-on précisé. Un accroissement des mouvements de population est observé depuis les zones touchées par la sécheresse au centre et au sud de la Somalie vers Mogadiscio, la capitale, où de fortes pluies de ces derniers jours ont fait des victimes parmi les personnes déplacées vulnérables, selon la même source. "Les Somaliens déplacés par la sécheresse voyagent également le long d'itinéraires dangereux depuis les zones rurales pauvres vers le Somaliland et vers l'état autonome autoproclamé du Puntland", a relevé l'OIM, ajoutant que "d'autres poursuivent leur périple vers Djibouti, vers Bab El Mandeb au Yémen et vers les Etats du Golfe". La situation dans les régions somaliennes touchées par la sécheresse provoque une hausse importante du nombre de personnes demandant de l'aide en Ethiopie et au Kenya, compte tenu des quelque 50 000 nouveaux arrivants en juin dernier, a constaté la même source. "En Ethiopie, où la sécheresse touche directement environ 4,5 millions de personnes, les communautés pastorales ont particulièrement besoin d'aide en raison de l'affaiblissement ou de la mort de leur bétail", selon le communiqué. Leurs mouvements transfrontières à la recherche d'eau et de pâtures pour leur bétail exacerbent les risques de conflits, en particulier dans les districts de Turkana, Wajir et Mandera, au nord du Kenya, où la malnutrition aigüe globale dépasse désormais les 30% chez les enfants, les femmes enceintes et celles qui allaitent, a averti l'OIM.