Le Soudan du Sud a appelé mercredi au calme après la suspension de l'ensemble du gouvernement par le président Salva Kiir, qui compte procéder à un remaniement de l'exécutif depuis sa formation il y a deux ans. "Nous demandons à nos citoyens de remplir leur devoir et d'aller travailler," a déclaré Barnaba Marial Benjamin, qui était porte-parole et ministre de l'Information du gouvernement jusqu'à sa suspension mardi. "Donnez au président une chance de former son gouvernement (...) Il a déjà habilité les technocrates à gérer les affaires courantes," a-t-il poursuivi sur les ondes de la radio sud-soudanaise Miraya. Le président Kiir a suspendu mardi les 29 ministres du gouvernement, leurs adjoints, ainsi que le vice-président Riek Machar, et le secrétaire général du parti au pouvoir (Mouvement populaire de libération du Soudan-SPLM), Pagan Amum. La décision de M. Kiir fait craindre une période d'instabilité dans la jeune nation, indépendante du Soudan depuis à peine deux ans, et qui porte encore les stigmates de la longue guerre civile (1983-2005). Le pays est infesté d'armes et ravagé par de sanglantes rivalités ethniques. Afin de prévenir d'éventuels débordements dans le pays, des policiers et des soldats lourdement armés ont été mobilisés notamment au niveau des principales institutions dans la capitale Juba. "Les forces de l'ordre sud-soudanaises bloquaient mercredi plusieurs rues de Juba et étaient déployées massivement devant le complexe gouvernemental, mais la ville était calme", a assuré le porte-parole de l'armée, Philip Aguer, ajoutant qu'il s'agit d'"un travail de routine" pour "protéger les ministères".