Le nouveau représentant spécial conjoint Union africaine-ONU au Darfour, Mohamad Ibn Chambas, s'est inquiété, mercredi, devant le Conseil de sécurité, de la recrudescence des violences interethniques dans la région du Darfour et des conséquences de ces violences sur les populations civiles. La situation en matière de sécurité au Darfour demeure fragile, comme en témoignent les récents événements tragiques, dont l'attaque qui a tué 7 Casques bleus tanzaniens et blessé 17 autres membres de l'Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD), a souligné M. Chambas. Depuis le début de l'année, la violence inter-communautaire dans plusieurs parties du Darfour, de même que les affrontements entre les forces gouvernementales et les mouvements armés non signataires du Document de Doha pour la paix au Darfour de 2011, se sont intensifiés, a-t-il expliqué. Ces violences ont causé des pertes en vies humaines, le déplacement forcé de populations et une dégradation du tissu économique et social qui touche, au premier chef, les civils, a-t-il souligné, alors que les violences interethniques dans le nord, le centre et le sud du Darfour reflètent des tensions croissantes concernant l'accès à l'eau, à la terre et aux ressources minérales. Le Représentant spécial conjoint a affirmé que la MINUAD continuait d'encourager les différentes parties à établir un dialogue en vue de s'attaquer aux causes profondes de ces affrontements, notamment en appuyant les diverses initiatives locales de médiation. Ces quatre derniers mois, a-t-il poursuivi, le personnel militaire de la MINUAD a fait l'objet d'attaques à quatre reprises, en précisant que le Procureur spécial pour les crimes de guerre au Darfour l'avait informé, cette semaine, de l'ouverture d'une enquête concernant l'embuscade dont a été victime le personnel des Nations Unies il y a quelques jours. Estimant que la MINUAD avait besoin de matériel, de formation et d'une plus grande souplesse dans son déploiement actuel, il a salué la décision de déployer désormais les contingents pour une période d'un an et non plus six mois. Cela permettra à la Mission ''de disposer d'un personnel qui connaît mieux la situation sur le terrain'', selon lui, considérant que l'acquisition d'hélicoptères de transport tactiques en vue de lancer des poursuites contribuerait considérablement à dissuader les embuscades. Tandis que 2013 marque la dixième année de conflit au Darfour, le Représentant spécial conjoint a réaffirmé que le Document de Doha pour la paix au Darfour, signé en 2011 par le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice (MLJ), demeurait la seule option durable pour la paix et le développement dans la région. Les parties signataires du Document de Doha ont continué à œuvrer en vue de son application, en dépit de la lenteur des progrès sur le terrain, a soutenu Ibn Chambas, en appelant le Conseil de sécurité à appuyer ces efforts.