Le bilan des évènements survenus lors des manifestations organisées dans différents gouvernorats d'Egypte de vendredi à samedi matin était de 46 morts dont 38 lors d'affrontements à Nasr City (Le Caire) et 8 à Alexandrie alors que 78 personnes ont été blessées, a annoncé le ministère égyptien de la Santé. Les Frères musulmans parlent, eux, de 200 morts lors des évènements de la route Nasr alors que la page (internet) du parti pour la liberté et la justice (PLJ) fait état de 120 personnes tuées et 4000 blessés parmi les manifestants. Le procureur général égyptien a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les évènements de Nasr City et chargé le parquet de l'entamer immédiatement et d'entendre les versions des blessés et des témoins oculaires afin d'en élucider les circonstances. Le parquet général a mandaté également la médecine légale d'examiner les cadavres et d'entendre les blessés afin d'établir des rapports sur les conditions de la mort de ces personnes qui sera remis au procureur général. D'autre part, des sources officielles ont indiqué que le Conseil égyptien de la défense nationale se réunira samedi soir sous la présidence de Adly Mansour, président par intérim pour examiner la situation sécuritaire du pays. En réaction aux évènements de samedi matin, Mohamed Ibrahim, ministre de l'Intérieur, a précisé que les manifestants de Rabaa al-Adawiya ont tiré des balles réelles sur les forces de sécurité" alors qu'elles tentaient une dispersion au gaz lacrymogènes au moment où ces derniers essayaient de fermer le pont d'octobre à l'appel d'un dirigeant de la confrérie. Le porte parole du ministère de l'Intérieur a souligné quant à lui, que 14 officiers ont été blessés lors de ces affrontements dont deux à la tête par balles et 37 éléments de la police blessés, rejetant sur les islamistes la responsabilité des affrontements d'Alexandrie et du Caire. Le ministère de l'Intérieur affirme que toutes ses forces chargées du maintien de l'ordre ne sont armées que de gaz lacrymogènes. Par ailleurs, l'"Alliance nationale pour le soutien de la légitimité" qui compte les forces pro-Morsi a appelé la communauté internationale à ouvrir des enquêtes sur "l'usage de gaz délétères et de balles réelles contre les personnes qui manifestaient pacifiquement". Dans un communiqué publié samedi, l'Alliance souligne que "les forces de sécurité ont lancé des gaz neurotoxiques et non lacrymogènes contre les manifestants devant la mosquée de Rabaa Al- Adawiya au Caire, faisant dix morts et plus de 500 blessés aux yeux". Le communiqué fait état également de 7 morts et plus de 250 blessés à Alexandrie. Pour sa part, Younes Makhioune, président du parti salafiste Ennour, a appelé samedi dans des déclarations, à "l'arrêt de ce massacre" et à demander des comptes aux responsables. Il a demandé aussi la "formation d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ces évènements". Il a précisé à ce propos, que la crise ne se résoudra pas par des manifestations et contre manifestations ni par la violence estimant qu'il n'y avait pas d'autre alternative que la solution politique tout en faisant preuve de retenue et de calme. Le dirigeant du Front national du salut (FNS), Amr Moussa, a déclaré que les évènements de Nasr City "sont d'une extrême gravité et en appellent à être éclaircis", demandant au gouvernement, à la police et à l'armée d'en informer le peuple.