Le prince saoudien Al-Walid Ben Talal a mis en garde contre le risque pour le royaume de "continuer à dépendre quasi-totalement du pétrole", dont les recettes interviennent selon lui à hauteur de 92% dans le budget actuel de l'Etat, dans des messages aux autorités saoudiennes mis en ligne dimanche sur Twitter. Il a ainsi prôné "la mise en œuvre immédiate" d'une nouvelle stratégie pour "diversifier les sources de revenus" du royaume, proposant de développer l'énergie nucléaire et les énergies renouvelables, dont solaire, pour réduire "au plus tôt" la consommation interne de brut. Dans ces messages, le prince saoudien a averti également les autorités de son pays que la demande mondiale de pétrole brut était "en baisse continue", ce qui risque d'avoir un impact négatif sur l'économie du royaume. "La dépendance mondiale du pétrole de l'OPEP, et plus précisément de la production d'Arabie saoudite, est en baisse nette et continue", écrit-il dans l'un de ses messages adressé au ministre du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi. D'ailleurs, a-t-il ajouté, "l'Arabie saoudite produit actuellement en dessous de sa capacité de production" et le projet de porter cette capacité à 15 millions de barils par jour (mbj) "n'aura pas de suite", a-t-il ajouté. Il a estimé que le développement du gaz de schiste, notamment aux Etats-Unis, constituait "une menace pour l'économie saoudienne". Dans un autre message adressé au ministre des Finances, Ibrahim al-Assaf, le prince Walid appelle à doter le royaume d'un fonds souverain pour mieux fructifier ses réserves en devises, estimées selon lui à 676 milliards de dollars. Le milliardaire saoudien, qui adresse ses messages aussi au roi Abdallah et à son prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, s'intéresse ouvertement aux affaires publiques de son pays. En avril, il avait plaidé pour l'organisation d'élections, mêmes partielles, du Majles al-Choura et pour l'élargissement des prérogatives de cette instance consultative. Le prince Al-Walid, l'une des plus grosses fortunes du monde, est à la tête de Kingdom Holding qu'il contrôle à hauteur de 95%. Ce groupe est un grand investisseur mondial : il possède une chaîne d'hôtels de luxe, dont le palace parisien Georges V. Il détient aussi des parts dans Citigroup (banque), News Corp (médias), Apple (informatique), et Walt Disney Corp.