Le parti Ennahda, au pouvoir en Tunisie, a accepté mercredi la suspension des travaux de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et appelé à un dialogue avec ses adversaires pour aboutir à "un gouvernement d'union" et sortir le pays de la crise. "En dépit de nos réserves formelles et juridiques sur cette initiative (de suspendre la Constituante), nous espérons qu'elle servira de catalyseur pour que les adversaires politiques s'assoient à la table du dialogue", a annoncé Ennahda dans un communiqué signé de son chef Rached Ghannouchi. Le parti qui dirige le gouvernement a souhaité une "solution consensuelle en cette période sensible en raison des dangers sécuritaires et des défis économiques énormes". Ennahda se dit favorable "à la formation d'un gouvernement d'union nationale comprenant toutes les forces politiques convaincues de la nécessité d'achever le processus démocratique dans le cadre de la loi". Ennahda réitère, d'autre part, son attachement à la préservation de l'ANC, qui constitue la source de la légitimité du pouvoir et la base du régime démocratique issu des élections du 23 octobre 2011, ajoute le communiqué. Le parti fixe aussi un calendrier de reprise des travaux de l'Assemblée nationale constituante (ANC), souhaitant que l'adoption de la Constitution et de la loi électorale se fassent "avant fin septembre 2013", et réclame "l'organisation d'élections avant la fin de l'année". Le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaafar, a annoncé mardi le gel des travaux de cette assemblée jusqu'à ce que la coalition au pouvoir débute des négociations pour sortir de la crise politique déclenchée par l'assassinat le 25 juillet du député d'opposition nationaliste de gauche Mohamed Brahmi.