Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, a annoncé hier, mardi, la suspension des travaux de la Constituante jusqu'à ce que des négociations de sortie de la crise politique commencent. «J'assume ma responsabilité de président de l'ANC et suspends les travaux de l'assemblée jusqu'au début d'un dialogue (entre pouvoir et opposition) et cela au service de la Tunisie», a déclaré à la Télévision d'Etat cet allié laïque de centre-gauche du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement. «J'appelle tout le monde à participer au dialogue», a dit M. Ben Jaâfar, dont le parti Ettakatol, sans démissionner du gouvernement, est favorable à la mise en place d'une nouvelle équipe gouvernementale. L'annonce de M. Ben Jaafar intervient alors que les détracteurs des islamistes au pouvoir ont prévu une grande manifestation le même jour , au soir, à Tunis pour obtenir le départ du gouvernement et pour certains la dissolution de l'ANC. Revenant sur la menace «terroriste» et l'assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet, à l'origine de l'actuel crise, et de l'opposant Chokri Belaïd en février, M. Ben Jaâfar a dénoncé l'incapacité de la classe politique à s'unifier face au danger. «Malgré la gravité de la situation et au lieu d'aller vers l'unité, malheureusement, les dirigeants des partis politiques sont allés en sens contraire, vers la division en mobilisant la rue», a-t-il martelé.