Le bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis au point un plan de lutte contre les maladies tropicales répandues dans la région africaine pour la période 2014-2020. Le bureau régional de l'OMS a adopté ce plan qui vise à protéger le continent des maladies tropicales négligées (MTN) dans la région africaine, lors de la 63e session de l'OMS sur les questions de la santé, tenue du 2 au 6 septembre en cours, dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), a indiqué le bureau de l'OMS en Algérie. Ce plan vise, selon l'OMS, à assurer une région africaine sans MTN. Parmi les maladies ciblées par ce plan, le directeur du Groupe prévention et lutte contre les maladies au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, Dr. Francis Kasolo a cité l'éradication de la dracunculose, du pian, de la lèpre, de l'éléphantiasis (filariose lymphatique), du trachome cécitant, de la cécité des rivières (onchocercose), de la bilharziose (schistosomiase), de l'ulcère de Buruli, des vers intestinaux, de la maladie du sommeil, de la rage et de la leishmaniose (une maladie transmise à l'homme par la piqûre du phlébotome femelle). Le Plan stratégique régional s'articule autour de quatre objectifs qui sont l'amplification de l'accès aux interventions et renforcement des capacités des systèmes de santé, l'amélioration de la planification des résultats, de la mobilisation des ressources et de la viabilité financière des programmes nationaux de lutte contre les MTN, le renforcement du plaidoyer, de la coordination et de l'appropriation par les pays et le renforcement du suivi, de l'évaluation, de la lutte et de la recherche. M. Kasolo a affirmé que "le Plan stratégique régional est un puissant outil de prise en charge des MTN et de leurs effets néfastes sur le développement de l'enfant, l'issue de la grossesse et la productivité des travailleurs agricoles dans la région. "On estime que la moitié du fardeau des MTN se trouve en Afrique et que tous les 47 pays de la Région africaine de l'OMS sont endémiques, pour au moins, une des 17 maladies figurant sur la liste des MTN de l'OMS, a-t-il souligné. En effet, 37 états membres (79 %) ont une association d'au moins cinq de ces maladies dont certaines affectent uniquement ou principalement le continent africain, a-t-il précisé. Les MTN prospèrent dans les endroits où l'eau est insalubre, l'assainissement médiocre et l'accès limité aux soins de santé primaire. Ces maladies de la pauvreté réduisent en permanence le potentiel humain et engendrent un énorme fardeau économique pour les pays endémiques. Les enfants sont les plus vulnérables. Par exemple, l'ankylostomiase chez les enfants en âge scolaire contribue à la baisse de la scolarisation, aux mauvais résultats et à la réduction des revenus futurs - jusqu'à 40% d'après certaines estimations. Les adultes ne sont pas épargnés. Les femmes enceintes porteuses d'ankylostome risquent d'être anémiées, de donner naissance à des bébés avec un déficit pondéral, voire de mourir pendant l'accouchement. Contrôler ou éliminer les MTN contribuera de manière significative à sortir des millions de personnes de la pauvreté en améliorant l'accès à l'éducation, car les MTN sont réputées infecter plus de 400 millions d'enfants en âge scolaire.