Un traitement anti-poux sans produit insecticide irritant, ni pénible séance de peigne, sera-t-il disponible un jour ? C'est ce que laisse espérer une étude menée par des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Avec leurs collègues britanniques et allemands, ils ont testé l'efficacité d'un médicament qu'il suffit de prendre deux fois à une semaine d'intervalle. Les résultats sont très probants, selon Olivier Chosidow (hôpital Henri-Mondor de Créteil) et Bruno Giraudeau (université François-Rabelais de Tours, Inserm). Les chercheurs ont comparé l'action d'une lotion à base de malathion (un insecticide) à celle d'un médicament déjà utilisé contre différentes maladies parasitaires, l'ivermectine, sur deux groupes d'environ 400 individus infestés par les poux de tête. Deux semaines après le traitement, 85% des personnes étaient débarrassées des poux avec le malathion, 95% avec l'ivermectine (administrée en deux prises orales). Ces résultats ont été publiés hier dans le New England Journal of Medicine. L'ivermectine est un composé neurotoxique pour les invertébrés : il provoque la mort par paralysie en bloquant les neurotransmissions dans leur système nerveux central. Ce médicament est déjà utilisé dans le traitement de maladies dues à des parasites comme l'ascaridiose, la filariose, l'onchocercose (ou cécité des rivières) et plus récemment pour traiter la gale. Les poux étant de plus en plus résistants aux traitements insecticides, l'utilisation d'autres modes de lutte contre ces insectes devient nécessaire. A l'heure actuelle l'ivermectine est administrée aux enfants pesant au moins 15 kilos, ce qui correspond à peu près au poids d'un enfant de 3-4 ans.