La Banque mondiale a prévenu que les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) connaissaient une forte augmentation des maladies non transmissibles causant plus de décès prématurés et d'invalidité que par le passé. Dans les pays de cette région, les cas de cardiopathies ont augmenté de 44% contre 35% pour les AVC et 87% pour le diabète, note un nouveau rapport de la BM. Les facteurs de risque évitables comme la mauvaise alimentation, l'hypertension, un indice de masse corporelle élevé (indicateur de l'obésité et du surpoids) et le tabagisme contribuent à l'augmentation de la fréquence des maladies non transmissibles dans la région. ''On observe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord une augmentation rapide de la fréquence des maladies qui sont les plus fréquentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest : cardiopathies, dépression et diabète'', a déclaré Christopher Murray, co-auteur de cette étude. Le nouveau rapport examine également les diverses maladies qui sont à l'origine d'importants problèmes d'invalidité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord tels les douleurs lombaires, les troubles dépressifs majeurs, l'anémie et les troubles d'anxiété. Il décrit l'évolution des facteurs de risque responsables de la plupart des décès et des infirmités dans la région. Ceux responsables de maladies comme les cardiopathies, les AVC et le diabète (mauvaise alimentation, hypertension et indice de masse corporelle élevé) sont les trois principaux facteurs de morbidité de la région, et leur fréquence a augmenté de plus de 50% entre 1990 et 2010. Pour relever ce nouveau défi, la Banque mondiale a adopté une nouvelle stratégie pour le secteur de la santé appelée ''Equité et redevabilité : s'engager en faveur des systèmes de santé en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (2013-2018)''. Cette stratégie ouvre la voie au renforcement des systèmes de santé pour qu'ils puissent offrir des services plus équitables et plus efficaces de prévention et de lutte contre des fléaux comme le diabète, l'hypertension et les accidents de la route, et contre des maladies invalidantes comme la dépression, en particulier chez les pauvres et les femmes, explique Enis Baris, directeur sectoriel de la BM pour la santé dans la région MENA. ''Les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord doivent réagir rapidement contre les menaces que font peser l'hypertension, l'obésité et une alimentation trop pauvre en fruits et trop riche en sel sur la santé publique et l'économie'', a déclaré un autre expert. Selon lui, la mise en œuvre de politiques propres à encourager une alimentation plus saine et à renforcer le dépistage et le traitement de l'hypertension peut sauver des vies et réduire le coût des soins de santé. Le rapport indique les neuf principaux facteurs de risques de décès prématurés et d'invalidité dans la région MENA ainsi que leur évolution en pourcentage entre 1990 et 2010. Il s'agit des risques d'origine alimentaire (hausse de 64%), l'hypertension artérielle (59%), l'indice de masse corporelle élevé (138%), le tabagisme (10%), la glycémie à jeun élevée (66%), la pollution de l'air (4%), les risques professionnels (38%), la carence en fer (7%) et le taux élevé de cholestérol (51%). Les données publiées dans ce nouveau rapport mondial peuvent jouer un rôle de premier plan dans les efforts déployés par les décideurs pour établir une politique de couverture universelle des soins de santé apte à améliorer la santé des populations, des collectivités et de l'économie de leurs pays.