Diagnostic n «Les Algériens consomment trop de sucres rapides» et 62 % des mortalités sont dues aux complications de maladies non transmissibles. C?est pourquoi les spécialistes ont recommandé, aux praticiens présents, hier, lors du séminaire de préparation de l?opération de dépistage de ces trois maladies, qui débutera le 27 avril et se poursuivra jusqu?au 4 mai prochain, dans les régions Centre et Sud-Est, de sensibiliser leurs patients de changer leurs habitudes nutritionnelles. Le professeur Khalfa, diabétologue, a relevé que «les Algériens consomment trop de sucres rapides, tels que les limonades, les pâtisseries et autres sucreries». Il faut savoir que 50 % des diabétiques souffrent de complication et que le diabète accroît le risque de cardiopathie. 75 % des cas de cardiopathie décèdent. En 2004, 13 368 décès ont été enregistrés dans 12 wilayas du pays. C?est beaucoup ! D?où l?intérêt de cette opération de dépistage, dont le temps de préparation et sa durée sont insuffisants aux yeux de l?ensemble de la corporation médicale. Quel que soit son coût, il sera beaucoup moins important que celui de la prise en charge des cas de complication de ces maladies. Le Pr Malek, chef de service de médecine interne à Sétif, a souligné que «le dépistage va réduire le coût du diabète méconnu». Le diabète, contrairement à l?obésité, est une maladie des pauvres. S?agissant de l?Hypertension artérielle (HTA), le Pr Guermaz, de la clinique Kehal, d?El-Biar, expliquera : «68 % des cas d?HTA sont méconnus. C?est également une maladie chronique non transmissible qui peut entraîner des cardiopathies. Elle peut être un facteur à risque majeur de mortalité cardiovasculaire et affecte, outre le c?ur, les yeux, le cerveau, le rein, au même titre que le diabète et l?obésité. Elle réduit l?espérance de vie de 40%». L?oratrice a déploré l?inexistence de tensiomètre pour les obèses et les grands obèses. L?obésité est la maladie de demain, dans le sud de la Méditerranée, puisqu?elle touche essentiellement des enfants. C?est également une «épidémie», selon le Pr Zekri, coordinatrice du réseau Diabir, à l?hôpital Djillali-Belkhenchir (ex-Birtraria). Cette dernière affirmera que «la prévention de ces maladies est possible. C?est une question de volonté». Le Pr Brouri signalera : «Une augmentation d?un kilogramme du poids corporel augmente de 9 % la prévalence du diabète». Enfin, les résultats de l?opération de dépistage seront connus à la fin du mois de septembre prochain. l Les dépistages du diabète de type 2, de l?hypertension artérielle et de l?obésité, s?effectueront dans les unités de soins, au niveau des CHU, des secteurs de santé, des polycliniques et même dans les pharmacies. L?opération concernera une population ciblée, c?est-à-dire à risques. Il s?agit des plus de 35 ans, ayant une augmentation des lipides dans le sang, un surpoids ayant un parent diabétique, souffrant d?une tension élevée, un antécédent d?hyperglycémie, et toutes femmes ayant accouché d?un bébé de plus de 4 kg. L?Algérie accuse un retard de diagnostic de 7 ans pour ces trois maladies non transmissibles. Les cas positifs seront convoqués pour confirmation. Il faut savoir que les tests de dépistage sont gratuits, selon le Dr Nadir, chargée de l?opération de dépistage au ministère de la Santé.