La Coalition nationale de l'opposition syrienne a indiqué samedi avoir désigné un "Premier ministre intérimaire, l'islamiste modéré Ahmad Toameh", rapportent des médias. Les membres de la Coalition ont approuvé la nomination de Toameh (opposant de longue date du régime syrien) par 75 voix pour, 10 voix contre et 12 bulletins blancs. M. Toameh, originaire de Deir Ezzor (est de la Syrie), devait prononcer son premier discours en tant que Premier ministre dans la soirée, selon la Coalition basée à Istanbul. Toameh remplace dans ces fonctions Ghassan Hitto, qui avait démissionné en juillet dernier sans avoir pu former un gouvernement d'opposition au pouvoir du président Bachar al-Assad, en raison de sérieux désaccords au sein de la Coalition. Elu en mars dernier, M. Hitto avait démissionné le 8 juillet dernier de son poste de Premier ministre intérimaire, deux jours après la nomination de l'opposant Ahmad Assi Jarba à la présidence de la Coalition. M. Jarba est considéré comme un proche de l'Arabie Saoudite, qui s'était opposée à la candidature de Ghassan Hitto lors de débats houleux précédant sa nomination en mars. Selon la coalition de l'opposition, le nouveau Premier ministre doit former un gouvernement qui sera chargé d'administrer les zones syriennes sous contrôle des rebelles hostiles au président Al Assad. L'échec de son prédécesseur M. Hitto avait sérieusement entamé la crédibilité de l'opposition syrienne aux yeux de ses soutiens occidentaux, qui sont réticents à livrer des armes aux rebelles. Cette annonce de l'opposition syrienne a été faite alors que plusieurs pays s'attellent à préparer le terrain pour la tenue d'une seconde conférence de Genève est de parvenir à une solution politique au conflit par un accord global entre le gouvernement syrien et l'opposition armée sur la mise en œuvre intégrale de la déclaration de Genève, adoptée lors de la première réunion internationale le 30 juin 2012. Sur le terrain, la guerre ne connaît aucun répit. Quelque 500.000 personnes seraient "prises au piège" des combats "dans la banlieue rurale de Damas", manquant de vivres, d'eau et de médicaments, a rappelé la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos. L'armée régulière syrienne continuait d'affronter samedi les rebelles pour le contrôle du village chrétien de Maaloula, près de Damas, selon les médias.