La 11e session de la Conférence des parties (COP11) de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD) s'est ouverte lundi à Windhoek en Namibie, où les délégués se sont réunis pour discuter des moyens de faire face à la désertification et à la détérioration des sols. Environ 2.000 à 3.000 délégués représentant 195 parties, organisations de l'ONU, organisations intergouvernementales ou de la société civile participent à cette COP11 visant à débattre et à élaborer des solutions afin d'améliorer les conditions de vie des populations des territoires arides, de maintenir et de restaurer les sols et leur productivité, afin d'atténuer les effets de la sécheresse. Dans son discours d'ouverture, le ministre namibien de l'Environnement et du Tourisme Uahekua Herunga a déclaré que la détérioration des sols était une menace considérable pour les efforts de développement. Cette conférence s'appuiera sur la dynamique initiée par la COP10 et sur les conclusions du sommet RIO+20, pour fixer des objectifs en vue d'une détérioration nette des sols de zéro et pour élaborer la stratégie de l'UNCCD et de ses parties prenantes en vue de renforcer les initiatives visant à réduire les niveaux de dégradation des sols à l'échelle mondiale, a déclaré M. Herunga. "Suite à nos accords conclus lors du Rio+20, l'heure est venue de franchir de grandes étapes vers la réalisation d'un monde sans détérioration des sols. Pour réaliser cela, nous avons besoin de fixer des objectifs clairs pour déterminer des étapes qui favoriseront la réalisation de ce but", a déclaré M. Herunga. M. Herunga, qui est aussi le président du COP11, a également noté qu'en plus d'encourager une plus grande implication et un plus grand soutien du secteur privé sur les questions de désertification, de détérioration des sols et de sécheresse, les délibérations de cette conférence chercheraient à s'assurer que ces questions soient inscrites en bonne place dans l'ordre du jour international et dans le cadre des objectifs de développement post- 2015. "Pour réaliser cela, nous avons besoin de fixer des objectifs clairs pour déterminer des étapes qui favoriseront la réalisation de ce but", a-t-il dit. Le secrétaire exécutif de l'UNCCD, Luc Gnacadja, a lui aussi appelé à des efforts concertés pour inverser la dynamique de désertification et de dégradation des sols. "Le COP11 a pour objet de s'assurer que la recherche, les cadres politiques et le dialogue soient suffisamment forts pour amener les décideurs à fixer des objectifs. Qu'il s'agisse d'objectifs d'investissements ou de politiques à adopter et surveiller", a-t-il dit. D'après M. Gnacadja, la convention a obtenu un certain nombre de progrès en matière de disponibilité des indicateurs. "Le moment est venu pour les dépositaires de la convention et pour ses parties prenantes commerciales de la manière dont ils peuvent utiliser les outils disponibles, et capitaliser sur les sciences et connaissances à disposition y compris les connaissances traditionnelles. Tout cela sera je l'espère réalisé lors de la COP11, en particulier pour ce qui est de convenir des mécanismes pour fournir une base scientifique solide et rationnelle pour la mise en œuvre de cette convention. De la manière dont on va veiller à ce que soit mis en place un suivi qui renforce la mise en œuvre", a-t-il dit. Selon l'ONU, la détérioration des sols est à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté, et elle affecte 1,5 milliards de personnes dans le monde. Au total 24 milliards de tonnes de sols fertiles sont perdus chaque année en raison de l'érosion des terres cultivables, tandis que 12 autres millions d'hectares sont victimes de la sécheresse et de la désertification. La COP11 doit durer du 16 au 27 septembre. La Namibie assure l'organisation de cette conférence en vertu d'une décision prise lors de la 11e session de la convention du comité de révision de l'UNCCD à Bonn en Allemagne du 15 au 19 avril 2013.