Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a proposé mercredi, lors d'une réunion à New York avec des dirigeants africains sur les changements climatiques, les éléments-clés à défendre par les pays africains lors des négociations de la Conférence mondiale de Varsovie (COP19) de novembre prochain. Au cours de la réunion du Comité africain de chefs d'Etat et de gouvernement sur les changements climatiques (CAHOSCC), tenue à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, il s'agissait pour les dirigeants africains de se concerter sur une position africaine commune en prévision de la 19e Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), ou "COP19", qui se tiendra du 11 au 22 novembre prochain dans la capitale polonaise avec la participation de 195 pays. A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur l'intégration impérative des préoccupations légitimes de l'Afrique en matière notamment de l'octroi de financements nouveaux et additionnels ''à un niveau suffisant'' pour permettre aux pays du continent de lutter contre les conséquences du changement climatique. Pour M. Lamamra, cela implique des engagements individualisés des pays développés ainsi qu'une représentation équitable des pays en développement dans le système de gouvernance internationale devant gérer ces fonds. L'autre impératif prôné par le ministre est la fourniture par la communauté internationale des technologies propres aux pays en développement afin de leur permettre d'assumer leur développement sans émissions de carbone. Sur ce point précis, il a affirmé que l'Algérie appelait l'ensemble des pays africains à mettre en place leurs entités nationales afin de pouvoir mieux tirer profit de ces technologies. En outre, a-t-il poursuivi, l'Algérie attache une importance particulière à ce que l'aide que doit fournir la communauté internationale soit d'un niveau adéquat par rapport aux défis multiples découlant des changements climatiques. A cet égard, ''l'adaptation est la priorité pour l'Afrique, et ce, particulièrement dans le domaine de l'agriculture qui constitue un secteur névralgique pour assurer la sécurité alimentaire du continent'', a expliqué le ministre. C'est dans ce sens que l'Algérie propose que la prochaine session du comité africain CAHOSCC, qui devrait encore se tenir lors de la COP19 de Varsovie, puisse trancher sur la meilleure option pour le continent africain, et ce, en tirant profit des recommandations des experts africains et des négociateurs sur le terrain, a-t-il encore suggéré. M. Lamamra a également fait savoir, lors de cette réunion, que l'Algérie adhérait au principe de ''la responsabilité commune mais différenciée'' et à celui de ''l'équité'', consacrés par la Convention de l'ONU sur les changements climatiques, sachant que les pays en développement dont africains notamment sont les moins responsables du phénomène des changements climatiques.