Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a appelé, lundi, non seulement à un renforcement du soutien de la communauté internationale aux pays du Moyen-Orient qui accueillent des réfugiés syriens mais aussi à un maintien de l'ouverture des frontières de ces pays. ''Le Liban, la Jordanie, la Turquie et l'Irak accueillent les vagues incessantes de réfugiés syriens, sauvant des vies et assurant leur protection. Ils ont fait preuve de générosité à l'égard de leur voisin mais au prix de sacrifices qui les ont poussés dans leurs derniers retranchements'', a indiqué le chef de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Selon lui, à la fin de la semaine dernière, ces quatre pays ainsi que l'Egypte accueillaient plus de 2,1 millions de réfugiés syriens inscrits comme tels, précisant que ces chiffres n'incluent pas les centaines de milliers de personnes non inscrites et les Syriens résidant déjà dans ces pays au titre de migrants économiques. Il a aussi demandé aux gouvernements de ces pays, comme à tous les autres, d'ouvrir leurs frontières et de continuer d'offrir une protection à tous les Syriens qui en ont besoin. M. Guterres a soutenu qu'il lui incombait également de demander à la communauté internationale de comprendre que ce fardeau est ''trop lourd'' à assumer pour les seuls pays voisins et de mettre en place des mesures plus nombreuses et plus solides pour se répartir cette charge. Le conflit en Syrie, a-t-il affirmé, ne représente pas seulement une menace pour la paix et la sécurité globales, mais pose des problèmes structurels fondamentaux aux pays de la région qui sont ''aux prises avec d'énormes bouleversements démographiques du fait de l'afflux des réfugiés mettant à mal leur tissu social et économique''. Partout dans la région, a-t-il poursuivi, les déficits budgétaires enflent, la croissance s'essouffle et les emplois, les salaires et le niveau des prix sont touchés, contraignant les familles locales et réfugiées à lutter pour joindre les deux bouts. Par ailleurs, il a exprimé sa ''frustration'' de voir que tous les appels pour une solution politique sur la question syrienne semblaient ''sombrer dans l'oubli'' et que les différentes parties étaient ''incapables de se réunir et de mettre un terme aux souffrances des Syriens et à la déstabilisation progressive des pays voisins''. En plus de l'aide financière aux pays les plus affectés par la crise des réfugiés syriens, il a indiqué que d'autres pays se doivent d'endosser la charge d'accueil des réfugiés. A titre d'exemple, le Haut-Commissaire a remercié la Suède pour sa récente décision d'accorder des permis de séjour permanent aux réfugiés syriens et a également souligné que l'Allemagne procède actuellement au transfert de 5.000 réfugiés syriens depuis le Liban, auxquels seront octroyés des permis de résidence de deux ans. ''J'espère que d'autres pays se livreront à des offres semblables, y compris le regroupement familial. Si la situation en Syrie se dégrade encore considérablement, la communauté internationale pourrait devoir envisager l'évacuation humanitaire d'urgence des réfugiés syriens vers des pays extérieurs à la région afin de relâcher la pression sur les pays voisins'', a-t-il encore déclaré.