Antonio Guterres, haut commissaire aux réfugiés aux Nations unies a affirmé que la situation en Syrie, notamment en matière d'afflux de réfugiés dans la région risque de déstabiliser la région tout entière. En effet, le HCR estime a plus de 1,8 million, le nombre de réfugiés syriens dans les pays voisins, comme le Liban ou la Jordanie. A ce propos, John Kerry, secrétaire d'Etat en charge de la diplomatie américaine, a visité, hier, le camp de réfugiés de Za'atri accueillant 120 000 réfugiés syriens, non loin de la capitale Aman, lors de sa visite officielle en Jordanie. A ces réfugiés, il faut ajouter les 4 millions de déplacés à l'intérieur même du pays. En moyenne, 5000 personnes sont tuées chaque jour en Syrie alors que plus de 6000 Syriens fuient la guerre dans leur pays. C'est tout simplement la situation humanitaire la plus grave depuis le génocide rwandais des années 1990. La question des réfugiés risque de déstabiliser la région et le conflit déborde, chaque jour un peu plus, au-delà de ses frontières. Ainsi, hier matin, les services de sécurité libanais ont affirmé qu'un raid aérien syrien avait eu lieu : «Un hélicoptère a violé l'espace aérien libanais et a lancé à 1h30, quatre roquettes sur les environs de la localité d'Aarsal dont deux ont explosé, faisant des dégâts.» Cette localité sunnite du pays, qui est soupçonnée d'aider les rebelles syriens, a déjà été l'objet d'une attaque similaire, le 12 juin dernier. L'ambassadeur du Liban à l'ONU a pour sa part surenchérit : «Les tirs et les incursions de plus en plus nombreuses de la Syrie au Liban menacent la sécurité et la stabilité de mon pays.» Valérie Amos, responsable des affaires humanitaires à l'ONU, déplore quant à elle un manque de près de 3.1 milliards de dollars pour financer l'aide humanitaire syrienne tout en précisant que les organisations sur place devaient faire face à des «restrictions considérables» du régime syrien et des rebelles.