Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mohamed Mahrez Lamari, a plaidé, mercredi à New York, pour la création d'un mécanisme onusien chargé de surveiller et protéger les droits de l'homme au Sahara Occidental. "Nous constatons malheureusement que le Maroc, insensible aux appels de la communauté internationale, poursuit toujours sa politique d'occupation, d'exploitation illégale des richesses, de répression dure et féroce et de violations systématiques des droits de l'homme dans les territoires du Sahara Occidental qu'il occupe", a-t-il indiqué devant la 4e Commission de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU). "Face à cette situation inquiétante, une action urgente est plus que jamais nécessaire", a-t-il affirmé, recommandant, à cet effet, "la création d'un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits de l'homme au Sahara Occidental occupé". M. Lamari s'est dit scandalisé du fait que la population civile sahraouie, vivant dans les territoires occupés, continue de "faire l'objet d'une répression féroce de la part des forces coloniales marocaines, causant des milliers de victimes parmi les femmes, les enfants et les vieillards qui sont torturés, humiliés, arbitrairement détenus et incarcérés dans l'horreur". Relevant que le respect des droits de l'homme était "le premier pas incontournable" vers la mise en œuvre du processus d'autodétermination, il a estimé que l'ONU "doit agir, car tout silence complaisant nourrira l'injustice et l'impunité, et altérera l'image" de cette organisation et sa crédibilité. "L'aveuglement des autorités marocaines, à ignorer une réalité historique établie, confirme leurs entêtements à vouloir détourner la volonté des Nations unies, exprimée clairement et sagement dans ses différentes résolutions", a-t-il expliqué. "Les accords signés publiquement et officiellement avec le Front Polisario puis reniés par des voltes faces indignes, démontrent à l'évidence la panique, l'incohérence et l'irresponsabilité caractérisée du gouvernement marocain qui continue à défier la communauté internationale", a-t-il dit. M. Lamari a rappelé que le Sahara Occidental constituait le dernier pays colonisé en Afrique, avant de rappeler que "voilà 40 ans que le peuple sahraoui, dont le territoire a été colonisé depuis 1884, peuple pacifique par nature et par excellence, lutte pour qu'il puisse exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à choisir, ainsi librement son destin, alors que ce droit lui est reconnu unanimement par toutes les instances internationales (ONU, Union Africaine, Conseil de l'Europe...)". Pour lui, la célébration cette année du 40e anniversaire de la proclamation (du 27 février 1976) de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a représenté "un temps fort dans l'affirmation de l'identité du peuple sahraoui" et a eu lieu également à un moment où se réalise avec éclat l'unité du peuple sahraoui dans sa volonté de déterminer librement son avenir". M. Lamari n'a pas manqué, toutefois, de rappeler que la société civile algérienne, dans toutes ses composantes et tendances, continuera à assumer sa responsabilité "afin que prévale le règlement dictée par la légalité internationale et consacrant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui comme paramètre fondamental et incontournable pour une solution à ce problème qui a triste singularité d'être le dernier de son genre sur le continent africain". "Les raisons qui nous poussent à pétitionner devant vous sont multiples, tous dictés et justifiés par la noblesse de l'engagement, la détermination et la générosité de l'Algérie d'un million et demi de martyrs morts pour la liberté, l'honneur et la réhabilitation dans un combat certes national, mais à dimension et au bénéfice de notre continent", a-t-il indiqué. "Notre présence ici témoigne aussi la constante sollicitude, l'amour profond et l'intérêt croissant que nous avons témoigné à l'endroit des peuples à disposer d'eux-mêmes qui est un droit inaliénable reconnu par toutes la communauté internationale (résolution 1514), adoptée par l'Assemblée général des Nations unies le 14 décembre 1960", a-t-il ajouté devant la 4e commission de l'Assemblée générale de l'ONU.