Le roi Mohammed VI du Maroc a nommé jeudi après-midi le nouveau gouvernement de coalition dirigé par Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti justice et développement (PJD, islamiste), a-t-on annoncé de source officielle. Ce nouveau gouvernement est marqué notamment par le départ de Saad Dine El Otmani (PJD) du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et son remplacement par Salaheddine Mezouar, président du Rassemblement national des indépendants (RNI) et nouveau membre de la coalition gouvernementale suite à la démission, en juillet dernier, de cinq ministres du Parti Istiqlal (PI). Il est également marqué par le changement à la tête du ministère de l'Intérieur avec la nomination de Mohamed Hassad (sans appartenance politique) à la place de Mohand Laensar, président du Mouvement populaire (MP) désigné ministre de l'Urbanisme et de l'Aménagement du territoire. Il se distingue, par ailleurs, par l'entrée de cinq femmes par rapport au premier gouvernement formé en janvier 2012 par Abdelilah Benkirane, qui ne comptait qu'une seule femme en l'occurrence- Bassima Hakkaoui (PJD), ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social. Il s'agit de Fatema Marouane (RNI), ministre de l'Artisanat, de l'Economie sociale et solidaire, Mbarka Bouaida (RNI), ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Hakima El Hiti (MP), ministre déléguée auprès du ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, chargée de l'environnement, Charafat Afilal (PPS, ministre déléguée auprès du ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, chargée de l'eau et Soumiya Benkhaldoun (PJD), ministre déléguée auprès du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres. D'autre part, le ministre de l'Education, Mohamed El Ouafa qui n'avait pas suivi les directives de son parti (Istiqlal) exigeant la démission de ses six ministres du gouvernement, a été maintenu mais nommé ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance. La formation de cette nouvelle coalition a été décidée pour éviter des élections législatives anticipées puisque le PJD, n'ayant pas de majorité absolue à la chambre des représentants (chambre basse du parlement) ne peut gouverner seul sans alliances. La nouvelle coalition gouvernementale comprend 39 membres, entre ministres et ministres délégués. Outre le PJD, vainqueur avec 107 sièges sur les 395 que compte la chambre des représentants, le nouveau cabinet est composé de membres appartenant au RNI (libéral, 52 députés), le MP (libéral, 32 députés) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS, ex communiste, 18 sièges) et huit technocrates. L'Istiqlal avait quitté le gouvernement en raison d'un désaccord sur le redressement de l'économie marocaine au moment où le royaume traverse une grave crise dans divers secteurs. Il reproche au chef du gouvernement l'absence de concertation avec son parti, voire le monopole des décisions, plaidant pour la redynamisation de l'action de l'exécutif par le biais d'un remaniement ministériel pour redistribuer les portefeuilles ministériels sur la base des résultats des élections législatives de novembre 2011.