Foot / Qualifs-Mondial 2026 : l'Algérie mène à la mi-temps face au Botswana (1-0)    Barrage vert: le projet de réhabilitation avance à grands pas    Laghouat: exportation de la première cargaison de câbles électriques vers le Togo    Ghaza: plusieurs quartiers de Beit Lahiya attaqués par l'armée sioniste    Ouverture de la 14e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbie à Alger    Rencontre à Alger autour des enseignements du "Jour de la victoire"    3,5 tonnes de kif saisies par L'ANP    France : Mélenchon dénonce les attaques répétées de Retailleau contre l'Algérie    Refus d'extradition d'Abdeslam Bouchouareb : le Gouvernement algérien relève l'absence de la coopération française    Les résultats du fonctionnement continu au port de Bejaia sont "encourageants"    M. Merad préside le lancement officiel de la plateforme numérique "Formulaires services de police"    El-Oued : le Chahid du devoir national le pilote Lieutenant-Colonel Bekkouche Nasr inhumé au cimetière de Sidi-Youcef    Palestine: l'Algérie dénonce au Conseil de sécurité le "deux poids, deux mesures" dans l'application du droit international    Décès de la journaliste Fatima Ould Khessal : la Direction générale de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Célébration de la Journée internationale des forêts : des campagnes de reboisement et de sensibilisation à la préservation du patrimoine forestier dans l'Ouest du pays    Le FLN réaffirme son plein soutien aux positions diplomatiques judicieuses de l'Algérie    Mondial 2026: l'équipe nationale intensifie sa préparation avant le match contre Botswana    CHAN 2024: premier entraînement à effectif complet depuis le début du stage    Cible principale, l'Algérie et les Algériens    Décès de Fatima Ould Khissal, ancienne journaliste et animatrice à la Radio nationale    A Gaborone pour la victoire...    Coupe d'Algérie 2025 (1/4 de finale) : Les dates et les stades connus    Près de 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées    A l'horreur s'ajoute l'asphyxie humanitaire    Nadir Larbaoui préside une réunion du Gouvernement    Près de 11 000 tonnes de produits impropres à la consommation saisies à l'Ouest    Plus de 800 g de kif traité saisis, une arrestation    Plus de 100 g de kif traité, 401 comprimés de psychotropes saisis, trois arrestations    « L'Algérie est un modèle à suivre en matière de lutte contre le terrorisme »    Appel à la vigilance des agriculteurs    Tournoi de la presse : Les 8es de finale lancés    L'autre lutte pour le recouvrement de l'indépendance    Guelma accueille la 9e édition    Dans l'imaginaire littéraire et artistique algérien    «Loyauté envers les martyrs»    Manifestations à Washington et New York pour exiger la libération d'un étudiant miilitant palestinien        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Nomination d'un nouveau gouvernement au Maroc
Les islamistes à l'assaut du pouvoir
Publié dans Liberté le 05 - 01 - 2012

Il aura fallu plus d'un mois de tractations pour présenter cet exécutif quadripartite composé outre du PJD, de l'Istiqlal, du Mouvement Populaire (MP), du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).
Si les principaux responsables du parti islamiste ont pris chacun un maroquin de choix, le gouvernement Benkirane ne compte dans ses rangs qu'une seule femme. Une première injustice.
Le roi Mohammed VI a étonné plus d'un observateur en procédant mardi à la nomination des membres du nouveau gouvernement. Si comme attendu, le nouvel exécutif est dominé par le Parti Justice et Développement (PJD), vainqueur des élections législatives du 25 novembre dernier, beaucoup ne comprennent pas pourquoi la formation islamiste a, d'emblée, piétiné la nouvelle Constitution marocaine qui consacre la parité hommes-femmes. S'agit-il pour ces islamistes de rester fidèle à leur si mauvaise réputation à l'égard des femmes ? Sont-ils tombés tout simplement dans un piège ? Toujours est-il qu'en plus d'Abdelilah Benkirane, nommé Premier ministre, ce gouvernement de “coalition” compte pas moins de 10 ministres du PJD. Soit plus du tiers du gouvernement. Soit même un peu plus que ce qu'il a obtenu aux élections. Il aura fallu plus d'un mois de tractations pour présenter cet exécutif quadripartite composé outre du PJD, de l'Istiqlal, du Mouvement Populaire (MP), du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). Et si les ténors du parti islamiste ont tous pris un maroquin de choix à l'image d'Abdellah Baha, ministre d'Etat sans portefeuille, Saâd-Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères, Mustapha Ramid, ministre de la Justice, ou encore Lahcène Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le gouvernement Benkirane a la singularité de ne compter dans ses rangs qu'une seule femme. Et quelle femme ! Il s'agit de Bassima Hakkaoui, une islamiste du PJD qui siège à la Chambre des représentants depuis 2002. Elle a été désignée ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Elle sera, pour l'anecdote, également la première femme ministre voilée du Maroc. Cette présence “symbolique” d'une seule femme ministre au gouvernement vient en pleine contradiction avec “l'esprit et la lettre” de la nouvelle Constitution adoptée en juillet dernier par référendum populaire. En effet, l'article 19 de la nouvelle loi fondamentale marocaine stipule clairement que “l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental (…) L'Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination”.
La Constitution piétinée
Comble de l'ironie, c'est Abdelilah Benkirane, le leader (parfois contesté) du PJD, qui avait appelé à voter pour l'actuelle Constitution, à qui il échoit, aujourd'hui, en sa qualité de Premier ministre, la délicate mission de donner corps à ce texte très prometteur sur le plan des libertés au Maroc sans oublier, bien sûr, soit-dit en passant, d'honorer ses nombreuses promesses électorales. C'est dire que la tâche est de longue haleine. Dubitatif, il y a quelques mois, Benkirane s'était même interrogé, on s'en souvient, dans les colonnes de Liberté sur les intentions démocratiques du régime marocain. Question cruciale aujourd'hui : quels sont ses intentions à lui ? Pour de nombreuses femmes à l'image de Khadija Riyadi, c'est déjà un retour en arrière : “La place de la femme dans la politique est censée être un signe de démocratie mais comme on ne vit pas en démocratie, ce n'est pas quelque chose qui me surprend”, tempête la présidente de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à l'annonce du nouveau gouvernement marocain. “Une femme qui va s'occuper essentiellement des femmes comme si l'on craignait par-dessus tout aujourd'hui la mixité au Maroc”, remarque pour sa part, avec pertinence Ibtissame, une militante féministe.
Sauvés par le Roi
Au-delà de cette régression réelle ou supposée, nombre de Marocains (et surtout des Marocaines qui ont voté, notons-le, plus que les hommes lors des dernières élections) sont amenées à constater à leur détriment que l'heure de la révolution des mœurs politiques tant promises par le Printemps arabe n'a toujours pas sonné au Maroc. S'il y a, en effet, de nouvelles têtes dans ce gouvernement (24 exactement), il y a aussi des “rescapés” comme le “nouveau” ministre marocain de l'Intérieur, Mohand Laensar, l'actuel secrétaire général du Mouvement Populaire (MP) qui était déjà ministre d'Etat dans le gouvernement précédent. Il est très certainement le doyen du gouvernement. Sa première entrée au gouvernement remonte au règne de feu Hassan II en 1981, c'est-à-dire il y a 30 ans ! Dans le sillage de la nomination de cette figure de la politique marocaine, Mohamed Ouzzine (MP), nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports qui était secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération dans le précédent gouvernement. Survivant de l'ancien gouvernement également, Abdelaziz Akhannouch, qui reste à son poste de ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Cet homme d'affaires qu'on dit milliardaire, originaire du Souss, a récemment quitté le RNI, grand perdant des dernières élections, pour pouvoir rejoindre “l'équipe” gouvernementale.
L'ombre d'El Himma,
encore et toujours !
La rumeur dit qu'Akhannouch aurait été imposé aux islamistes par le biais du nouveau conseiller (et non moins ami) du roi, Fouad Ali El Himma (encore et toujours lui !) On peut citer aussi, Ahmed Taoufik, qui est ministre des Habous et des Affaires islamiques depuis 2002. Le message est explicite : les affaires religieuses restent l'apanage du “commandeur des croyants”. Driss Dahak, haut fonctionnaire, diplomate, ancien président de la Cour suprême, reste à son poste de secrétaire général du gouvernement qu'il occupe depuis 2008. Sur le front sécuritaire (autre domaine réservé), l'ancien directeur général de la Sûreté nationale, Charqi Draiss, a été nommé ministre délégué auprès de l'Intérieur. Quant à Abdellatif Loudiyi, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l'Administration et de la Défense nationale, il a été tout, lui aussi, reconduit dans ses fonctions. Il faut signaler, par ailleurs, la nomination de Nizar Baraka (Istiqlal) en qualité de ministre de l'Economie et des Finances, qui n'est autre que le gendre du Premier ministre sortant Abbas el-Fassi. Il y a aussi Nabil Benabdellah, le fringant secrétaire général du PPS qui a été désigné, lui, ministre de l'Habitat et du Logement social. Il avait été ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Photo-souvenir
À noter enfin la désignation de Youssef Amrani, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Il est l'actuel secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UPM), un poste duquel il devrait, en toute logique, démissionner. Sa prise de fonctions en mai dernier à Barcelone, siège de l'UPM, alors qu'il venait de quitter son poste de secrétaire général du ministère marocain des Affaires étrangères avait été présentée comme la première étape du processus de relance de ce projet cher au président français Sarkozy. Enfin, la photo- souvenir du nouveau gouvernement prise à l'issue d'une cérémonie solennelle à la salle du Trône au Palais royal de Rabat en dit long sur cet évènement. Il faut chercher longuement une femme parmi le gouvernement aligné en costume strict autour du Roi et de son fils, le prince-héritier Moulay El Hassan. Un vrai document.
M.C.L.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.