Le Représentant spécial conjoint de l'Union africaine et des Nations Unies, Mohamed Ibn Chambas, a déclaré mercredi devant le Conseil de sécurité des Nations Unies que la situation en matière de sécurité au Darfour et les menaces contre le personnel de l'ONU et contre le personnel humanitaire continuaient de représenter ''une source de grave préoccupation''. S'exprimant par vidéoconférence depuis Khartoum, la capitale soudanaise, M. Ibn Chambas, qui est également le Chef de l'Opération mixte UA-ONU au Darfour (MINUAD), est revenu sur les incidents meurtriers qui se sont produits au cours des trois derniers mois. Rappelant qu'entre le 11 et le 13 octobre en cours, quatre Casques bleus avaient perdu la vie dans des attaques perpétrées par des hommes armés, M. Ibn Chambas a assuré qu'il continuerait à exhorter le gouvernement soudanais à faire arrêter et traduire en justice les auteurs de ces ''crimes haineux'' et d'autres qui ont visé la Mission. Il a aussi indiqué que la MINUAD, en étroite coopération avec les autorités locales, nationales et régionales, s'efforçait d'apporter un appui logistique et technique constant à la réconciliation entre groupes antagonistes. ''Bien qu'un certain nombre d'accords aient été conclus pour mettre fin aux hostilités, la situation demeure fragile'', a-t-il néanmoins reconnu. Le Chef de la Mission a indiqué que la fourniture de l'aide aux communautés touchées continuait d'être entravée par les restrictions de circulation et les procédures administratives imposées par le Soudan, alors même que l'Union africaine avait souligné en septembre dernier, à New York, le caractère impératif de la liberté de mouvement des personnels de la MINUAD. Abordant la question de la mise en œuvre du Document de Doha, qui est la feuille de route de la paix au Darfour signé en 2011 par le Mouvement pour la libération et la justice et le gouvernement soudanais, M. Ibn Chambas a déclaré que, depuis la conférence des donateurs qui s'était tenue en avril dernier, ses signataires avaient mis l'accent sur la Stratégie de développement du Darfour, prévue par le Document. Neanmoins, a-t-il poursuivi, la mise en œuvre de l'accord entre le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité, signé en avril dernier, ''peine à avancer''. Pour sa part, le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a exhorté Khartoum à identifier les responsables de ces actes. ''L'impunité doit cesser'', a insisté M. Ladsous, avant de souligner que des efforts étaient déployés avec les pays fournisseurs de contingents pour s'assurer que les personnels en uniforme déployés au Darfour soient bien équipés, formés et préparés à une situation sécuritaire difficile.