La Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a affirmé vendredi devant le Conseil de sécurité qu'en dépit des efforts engagés, la réponse aux besoins humanitaires croissants en Syrie demeurait ''gravement insuffisante''. ''Tandis que nous délibérons, les gens continuent de mourir sans raison'', s'est-elle émue. Lors de son exposé devant l'organe de décision de l'ONU, son premier depuis trois mois, Mme. Amos a fait un bilan sévère de la situation humanitaire sur le terrain et a notamment déploré que les appels lancés par le Conseil de sécurité à toutes les parties au conflit pour qu'elles mettent fin aux hostilités et à respecter le droit international humanitaire n'aient toujours pas été entendus. Aussi, elle a regretté que, malgré l'appel urgent du Conseil de sécurité à intensifier l'action humanitaire en Syrie, les combats violents se poursuivent à travers tout le pays, leur impact sur les civils augmentant chaque jour. ''Alors que l'hiver approche, des millions de Syriens vivent toujours dans des abris de fortune, exposés aux tirs et au froid. Tous les camps de réfugiés palestiniens ont été touchés par le conflit, 50% de réfugiés ayant été déplacés. Les maladies se propagent à un rythme inquiétant et des informations font état d'une augmentation rapide du niveau de malnutrition'', s'est-elle indignée. Selon elle, environ 2,5 millions de personnes piégées dans des zones assiégées par les forces gouvernementales et les groupes d'opposition ne peuvent pas recevoir d'aide. La Secrétaire générale adjointe, qui a également condamné l'augmentation du nombre d'enlèvements de travailleurs humanitaires et du vol de camions transportant de l'aide, a renvoyé dos-à-dos le gouvernement et les groupes d'opposition syriens. ''Sans une pression durable et réelle du Conseil de sécurité sur le gouvernement et les groupes d'opposition syriens, il sera impossible de parvenir à des résultats'', a-t-elle tranché. Elle a également fait savoir que l'appel de fonds pour l'aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins n'a été, à ce jour, financé qu'à 54%, en précisant que la mise en œuvre du plan de préparation pour l'hiver exigeait 1,8 milliard de dollars pour couvrir les besoins les plus urgents.