Plusieurs groupes rebelles syriens rejettent la conférence de paix dite "Genève-2" au moment où l'émissaire international Lakhdar Brahimi poursuit son périple en vue de trouver une solution politique au conflit syrien qui persiste depuis plus de deux ans et demi. Au moment où M. Brahimi est en train d'oeuvrer pour la réussite de Genève II à travers ses efforts diplomatiques dans la région, une vingtaine de groupes armés ont indiqué dans un communiqué du chef de la brigade "Souqour al-Cham", Ahmad Eissa al-Sheikh, que la conférence de paix pour la Syrie "n'est pas et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution". "Pour nous, il s'agit d'un élément supplémentaire du complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper", ont dit ces groupes, dont certains font partie de l'Armée syrienne libre (ASL) de l'opposition armée. Dans le cadre de son périple, M. Brahimi est attendu lundi à Damas dans pour discuter de la préparation de Genève-2", visant un réglement politique du conflit armé, l'un des plus complexe et dévastateur qui dure depuis plus de deux ans et demi. Il s'agit de la première visite de M. Brahimi à Damas depuis la fin décembre 2012. L'émissaire international, arrivé samedi à Téhéran, a jugé la participation de l'Iran à la conférence internationale Genève-2 "naturelle et nécessaire". Il s'était déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Egypte, au Koweït, au sultanat d'Oman et au Qatar dans le cadre de sa tournée diplomatique qui doit aussi le mener une nouvelle fois en Syrie. Vendredi, il s'est entretenu à Doha avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, avant de déclarer aux journalistes que l'entretien avec l'émir du Qatar avait été "fructueux". Jeudi, il a rencontré en Turquie le chef de l'Armée syrienne libre, principale formation rebelle, et d'autres dirigeants des rebelles syriens. La Coalition de l'opposition syrienne a repoussé la date fixée pour trancher sur sa participation ou non à la conférence de paix au 9 novembre prochain, alors que sur le terrain les violences continuent de faire rage. Dans un communiqué publié par l'agence officielle syrienne Sana, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que "seuls les Syriens peuvent choisir leur dirigeant et décider du présent et de l'avenir de la Syrie. Le peuple syrien ne permettra à aucune partie étrangère de se substituer à lui pour choisir son gouvernement et de déterminer ses pouvoirs et ses tâches". Quelque 2.000 groupes d'opposition armés bloquent le travail de l'ONU Un haut officiel de l'ONU a indiqué vendredi que les affrontements entre environ 2.000 groupes d'opposition armés en Syrie rendent plus difficile le travail des travailleurs humanitaires internationaux dans le pays déchiré par la guerre. Cette déclaration a été faite suite au compte-rendu de la secrétaire générale adjointe des Nations Unies pour les affaires humanitaires, Valérie Amos, sur la situation humanitaire en Syrie. Elle a affirmé qu'en dépit des efforts engagés, la réponse aux besoins humanitaires croissants en Syrie demeurait ''gravement insuffisante''. Aussi, elle a regretté que, malgré l'appel urgent du Conseil de sécurité à intensifier l'action humanitaire en Syrie, les combats violents se poursuivent à travers tout le pays, leur impact sur les civils augmentant chaque jour. La responsable des opérations humanitaires des Nations unies a pressé le Conseil de sécurité de l'ONU de faire "une pression réelle et constante" sur les parties belligérantes en Syrie pour laisser passer l'aide humanitaire nécessaire à plus de 2,5 millions de civils syriens. Elle a ajouté qu'"outre les plus de 110.000 morts dus à la guerre, des maladies graves comme la polio se répandent rapidement, et le cancer ou le diabète font de nombreuses victimes faute de médicaments". Poursuite des combats à travers le pays Plus de 100 personnes ont été tuées en moins d'une semaine dans des affrontements entre l'armée régulière syrienne et des rebelles pour le contrôle d'une très vaste armurerie près de Homs, dans le centre de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Samedi, un poste-frontière avec l'Irak a été conquis par des combattants kurdes, après des combats avec des terroristes qui contrôlaient ce poste dans l'Est de la Syrie. Vendredi, au moins 20 personnes, dont trois enfants, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée près d'une mosquée de Souq Wadi Barada, dans la province de Damas. Les combats liés au conflit en Syrie se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi au Liban voisin, faisant trois morts. Les violences ont fait neuf morts et une soixantaine de blessés depuis lundi dans la ville de Tripoli, dans le nord du Liban.