La conférence de paix Genève2 finira-t-elle par se tenir ? L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, y croit et œuvre pour la tenue d'une conférence de paix sur la Syrie. Hier, M. Brahimi a repris son bâton de pèlerin pour faire taire la voix des armes. La première étape d'une tournée régionale destinée à préparer une conférence de paix internationale sur la Syrie a été donc amorcée hier. Avant de se rendre à Téhéran et à Damas, pour cette «tournée préparatoire», il a rencontré le ministre des Affaires étrangères égyptien, Nabil Fahmy, et, ce matin, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Cette énième tournée du diplomate algérien et émissaire onusien, vient conforter les efforts des Russes et des Américains pour réunir régime et opposition autour d'une même table. Une ultime tentative pour trouver une solution politique et contraindre les deux parties à la respecter. Interrogé sur les dates possibles de la tenue de cette conférence internationale de paix dite Genève2, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil a évoqué «les 23-24 novembre». De son côté, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a évoqué la deuxième moitié de novembre. La tenue de cette conférence a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccords sur les objectifs et les participants : le régime exclut tout départ du président Bachar al Assad dans le cadre d'une transition, alors que l'opposition en exil, déjà très divisée, rejette son maintien au pouvoir. Ses factions décideront la semaine prochaine à Istanbul de leur hypothétique participation à Genève2. Parallèlement à ces efforts, le Royaume-Uni abritera mardi prochain une nouvelle réunion du groupe des Amis de la Syrie, qui soutient l'opposition syrienne, a annoncé vendredi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. Cette réunion devra examiner les derniers développements de la crise syrienne, les préparatifs de la conférence de Genève2, l'appui à la coalition nationale de l'opposition syrienne et les efforts en cours pour mettre un terme à ce conflit meurtrier, a ajouté le chef de la diplomatie britannique. La rencontre internationale de Londres sur la Syrie doit réunir les représentants de onze pays des Amis de la Syrie : la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Egypte et la Jordanie. Pendant ce temps les combats se poursuivent en Syrie. Au moins 16 soldats et 15 opposants armés ont été tués près de Damas dans un attentat suicide à la voiture piégée. L'attentat, mené par un kamikaze du Front Al-Nosra, a été suivi par de violents combats à un barrage stratégique entre la localité de Mléha et la ville de Jaramana, considérée comme un bastion pro-régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). L'agence officielle Sana avait rapporté qu'un attentat mené par des «terroristes» (les rebelles selon la terminologie du régime), avait fait 16 blessés «parmi les civils» à l'entrée de Jaramana, du côté de Mléha.