Le membre du Secrétariat national du Front Polisario, Bachir Mustafa Sayed, a appelé, lundi à Abuja (Nigeria), l'Union africaine (UA) et l'Organisation des Nations unies à mettre en œuvre les résolutions internationales permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit à l'autodétermination. "Nous invitons l'organisation des Nations unies et l'UA à mettre en œuvre les résolutions internationales prises en faveur du droit du peuple du Sahara occidental afin de lui permettre de jouir de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance", a déclaré M. Sayed dans son intervention lors de l'ouverture des travaux de la conférence africaine de soutien à la cause sahraouie. Le chef de la délégation sahraouie à cette conférence a exigé, par ailleurs, que cessent les violations répétées des droits de l'Homme au Sahara occidental par les autorités d'occupation marocaines, à travers la mise en place d'un mécanisme pour veiller à leur protection. Rendant, à cette occasion, un hommage appuyé à l'Algérie et au Nigeria pour leur "indéfectible soutien, politique et matériel", à la cause sahraouie, M. Sayed a salué l'organisation de la rencontre de solidarité africaine à Abuja, qui va inaugurer, a-t-il dit, une série de rendez-vous similaires sur le continent. "La tenue de cette conférence est la manifestation naturelle des positions africaines et internationales courageuses qui soutiennent le peuple du Sahara occidental dans son droit à l'autodétermination conformément à la légalité internationale", a-t-il soutenu. Le responsable sahraoui a dénoncé, dans ce cadre, "les multiples manœuvres" marocaines qui tendent, a-t-il dit, à détruire tous les efforts du Front Polisario pour un règlement pacifique du conflit "en tentant de tuer dans l'œuf la révolution sahraouie en s'en prenant violemment aux populations dans les territoires occupés". Il a enregistré, en outre, avec satisfaction les derniers développements en faveur du Sahara occidental qui consistent selon lui en "la multiplication des dénonciations de la situation dramatique des droits de l'Homme dans les territoires occupés et dans la présence de plus en plus remarquée de la question sahraouie dans les instances et les médias internationaux". Intervenant lors de cette rencontre, le vice-président du Parlement panafricain, Suelma Kaid, a souligné, pour sa part, que "la question du Sahara occidental était toujours présente à l'ordre du jour du Parlement panafricain qui accorde une attention particulière à l'indépendance des Sahraouis". "Des résolutions ont été adoptées et des activités ont été organisées dans ce sens", a-t-il affirmé, ajoutant : "Nous considérons qu'il est temps pour que l'ONU déploie les efforts nécessaires à la réalisation de l'indépendance du peuple sahraoui". De son côté, le représentant du secrétaire exécutif de l'UA, Ahmed Hamdi, a indiqué que l'UA faisait tout son possible pour réaliser la paix et la sécurité dans le continent. Il a appelé, dans ce sens, à aider le peuple du Sahara occidental "à réaliser son indépendance socio-économique et pas seulement politique". Plusieurs chefs de délégation à cette conférence ont dénoncé dans leurs allocutions les pratiques marocaines dans les territoires occupés en matière de violation des droits de l'Homme et de pillage des ressources naturelles du pays. Ils ont appelé, en outre, l'UA et l'ONU à faire pression sur l'occupant marocain afin de l'amener à permettre l'organisation du référendum d'autodétermination prévu il y a 22 ans de cela. Organisée par le Syndicat nigérian des travailleurs, avec la participation de délégations venues de 27 pays, dont 17 du continent, la Conférence africaine de soutien au peuple sahraouie sera sanctionnée mercredi par la "Déclaration d'Abuja" en faveur de la question du Sahara occidental.