ABUJA (Nigeria) - Les travaux de la conférence internationale sur la lutte des femmes sahraouies pour la liberté ont pris fin, mercredi à Abuja (Nigéria), par l'adoption d'un communiqué final réitérant le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination. La conférence a appelé, dans ce sens, les Nations unies à accélérer l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental conformément au mandat de la Minurso, établie en 1991. Les participants ont exhorté les peuples épris de liberté et de justice, à travers le monde et la communauté internationale, à exercer des pressions sur le gouvernement marocain pour l'amener à se conformer à la légalité internationale. La conférence a appelé, en outre, l'Union africaine à prendre les décisions qui s'imposent pour que le processus de décolonisation en Afrique soit achevé. Les violations des droits de l'homme perpétrées par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental ont été, par ailleurs, vivement condamnées par les participants qui ont exprimé leur "totale solidarité" avec les victimes sahraouies de cette "répression sauvage". Ils ont exprimé, dans ce contexte, leur résolution à engager des avocats internationaux "pour ester le Maroc devant la cour international pour les crimes qu'il a commis contre le peuple sahraoui". Pour améliorer les conditions de vie des Sahraouis dans les camps de réfugiés, le communiqué a appelé, les pays africains, individuellement et collectivement, à les aider à acquérir des équipements médicaux et pédagogiques et les ressources matérielles nécessaires. La conférence d'Abuja a, en outre, condamné la poursuite de l'exploitation illégale par le Maroc, avec la complicité de certaines puissances européennes, des ressources naturelles du peuple sahraoui. Elle a, par ailleurs, salué le "soutien indéfectible" du Nigéria à la lutte du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit à l'autodétermination, appelant, dans ce cadre, le gouvernement nigérian à prendre les "mesures appropriées" pour permettre l'application de la résolution onusienne 1991 sur le référendum au Sahara occidental. Organisée par l'Association pour le renforcement des capacités économiques et du leadership des femmes africaines (ARCELFA), la conférence d'Abuja a vu la participation de femmes et de représentants d'organisations solidaires avec la cause sahraouie venus notamment d'Afrique et d'Europe et d'Amérique Latine. L'Algérie était représentée à ce rendez-vous par une importante délégation, conduite par le président du Comité national de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahrez Lamari. Créée en mai 2004, l'ARCELFA est une association panafricaine présente aujourd'hui dans 48 pays africains. La prochaine conférence devrait se tenir l'année prochaine à Pretoria en Afrique du Sud. Des femmes dénoncent le "silence" qui entoure la question sahraouie Des participantes à la conférence internationale sur la lutte des femmes sahraouies pour la liberté ont dénoncé mercredi à Abuja (Nigeria) le silence qui entoure la question sahraouie, appelant à un soutien ""plus accru" à la lutte du peuple du Sahara occidental pour l'exercice de son droit à l'autodétermination. La présidente régionale de l'Association des femmes de l'Afrique de l'Ouest (AFAO), Khady Fall Tall, a déploré le silence observé par certaines organisations internationales et régionales à l'encontre de la question du Sahara occidental. Tout en reconnaissant, dans une déclaration à l'APS, qu'une "bonne partie" des femmes leaders africaines "ne connaissent pas la cause sahraouie", cette militante s'est dit "extrêmement peinée" de constater que la situation au Sahara occidental restait inchangée et qu'il subsistait en Afrique, en 2011, une partie du continent colonisée par un autre pays africain. "Nous avons un pouvoir de pression dans le monde, qui devrait nous servir à convaincre le Maroc pour qu'il cesse de réprimer le peuple sahraoui frère et l'amener à comprendre que l'injustice ne peut pas durer", a-t-elle enchaîné. "Il faudrait qu'on aille jusqu'à l'Union africaine pour dire ce que nous pensons de cette question et de là, aux Nations unies pour que lumière soit faite et que les gens sachent ce qui se passe au Sahara occidental", a poursuivi Fall Tall, qui n'a pas manqué de juger que "l'impunité est complètement soutenue par le silence qui entoure la question sahraouie". Elle a enfin assuré que l'AFAO, qui couvre 16 pays de la région, restait engagée "pour faire en sorte que nos sœurs sahraouies et leur peuple puissent être libérés et que l'Afrique ne connaisse plus jamais la colonisation et l'oppression". Pour sa part, Jacobine Selaboy du Cameroun, vice-présidente de l'association pour le renforcement des capacités économiques et du leadership des femmes africaines (ARCELFA) pour l'Afrique centrale, a mis en exergue le rôle de la conférence d'Abuja dans la vulgarisation de la question sahraouie qui reste, selon elle, encore "méconnue et sous médiatisée" dans sa région. "Nous voulons dire aux femmes sahraouies que nous sommes derrière elles et que nous n'allons ménager aucun effort pour être à leurs côtés et les soutenir jusqu'à l'indépendance de leurs pays", a-t-elle clamé. Mme Ayongmba Marie Hermine, coordinatrice de l'ARCELFA au Gabon a appelé, de son côté, à "un soutien plus accru" à la cause des femmes sahraouies et à celle de leur peuple. "Ces femmes, à l'image de leur peuple, subissent les pires atrocités, mais malheureusement cette question reste méconnue en Afrique centrale", a regretté Mme Hermine, qui a tenu à saluer l'initiative d'ARCELFA d'organiser la conférence d'Abuja pour mieux faire connaître la question sahraouie au double plan africain et international. La coordinatrice d'ARCELFA de la Centrafrique, Blaudine Otto a, pour sa part, lancé un appel à toutes les femmes du monde, éprises de liberté et de justice, de participer aux prochaines réunions sur la question sahraouie pour permettre au peuple du Sahara Occidental d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination. Les travaux de la conférence internationale sur la lutte des femmes sahraouies pour la liberté se sont ouverts mardi avec la participation des femmes solidaires de la cause sahraouie venues notamment d'Afrique et d'Europe.