La Maison Blanche a défendu lundi l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) concernant les allégations d'une mise sur écoute par ses services de plusieurs dirigeants étrangers. Dans son briefing quotidien, le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, a déclaré que les activités de la NSA permettaient de ''sauver des vies'', ajoutant que le directeur de cette agence de renseignement, Keith Alexander, a la "pleine confiance" du président Barack Obama. Les capacités de surveillance de la NSA, a-t-il poursuivi, sont parmi les facteurs qui ont permis de déjouer de nombreux complots terroristes et de s'adapter à un environnement sécuritaire post-11septembre. Alors que la colère continue à gronder dans plusieurs capitales européennes visées par cette surveillance massive, cette réaction de la Maison-Blanche intervient après celle du président de la sous-commission de la Chambre des représentants sur le contre-terrorisme, Peter King, qui a aussi affirmé que les activités de la NSA avaient sauvé des milliers de vies aux Etats-Unis ainsi qu'à travers plusieurs pays européens. Irrité par l'attitude des Européens, M. King a même accusé la France de recourir aux mêmes méthodes : "Quant aux Français, ils devraient se taire car ils mènent également des opérations d'espionnage contre les Etats-Unis, son gouvernement et son industrie". Pour sa part, le président de la commission du renseignement de la Chambre, Mike Rogers, a également justifié les activités de la NSA en invoquant la situation qui prévalait en Europe, dans les années 30, avec la montée du fascisme et dont l'absence de renseignements sur la montée de ce mouvement politique avait permis, a-t-il argué, la mort de millions de personnes. Par ailleurs, le Wall Street Journal avait rapporté que la NSA avait mis fin au programme de mise sur écoute de la chancelière allemande Angela Merkel, et ce, après la découverte de l'opération suite à une enquête du gouvernement d'Obama entamée en été dernier. Ce programme de surveillance téléphonique concernait également 35 autres dirigeants mondiaux. A ce propos, la porte-parole du Conseil national de sécurité (NSC) auprès de la Maison-Blanche, Caitlin Hayden, a soutenu que Barack Obama avait ordonné un examen des activités de surveillance par les Etats-Unis de façon à assurer un équilibre entre la sécurité des Américains et des alliés et la protection de la vie privée. Suite à la relance de la polémique sur ce vaste programme d'espionnage américain révélé par l'ancien agent de la NSA, Edward Snowden, des eurodéputés se sont déplacés à Washington pour s'entretenir sur ces questions avec des membres de l'Administration américaine et du Congrès.