Le président français François Hollande a fait part à son homologue américain Barack Obama de sa "profonde réprobation" quant à la surveillance d'ampleur des services de renseignement américains sur des Français, rapporte le site de l'Elysée dans un communiqué. Lundi soir, les deux présidents se sont entretenus par téléphone sur les révélations par les médias de la surveillance menée par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) sur des Français. Hollande a dit à son homologue américain que la pratique de la surveillance était inacceptable entre alliés et amis, car elle portait atteinte à la vie privée des citoyens français, selon le communiqué. Le chef de l'Etat français a demandé des explications de la part des Américains, ainsi que l'ensemble des informations dont pourrait disposer l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden. Selon le communiqué, les deux dirigeants ont également convenu de collaborer ensemble "pour établir les faits et la portée exacte des activités de surveillance" révélées par Le Monde.
Les USA revoient leurs méthodes de surveillance Les Etats-Unis revoient leurs méthodes de collecte d'informations afin d'assurer un équilibre entre la sécurité de leurs citoyens et alliés, et la conformité avec le droit à la vie privée, a déclaré lundi le président américain Barack Obama à son homologue français François Hollande. Selon un communiqué de la Maison Blanche, lors d'une conversation téléphonique tenue avant-hier, les dirigeants français et américain ont discuté des révélations par les médias de l'espionnage mené par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) sur les missions diplomatiques françaises. "Les présidents ont discuté des dernières révélations dans les médias, dont certaines (…) soulèvent des questions légitimes parmi nos amis et alliés sur la façon dont ces fonctions sont utilisées. Et le communiqué de préciser que le président avait déclaré que les Etats-Unis avaient commencé à reconsidérer leurs méthodes de collecte de renseignements. Lundi, le journal Le Monde se référant aux informations fournies par l'ex-agent de la CIA, Edward Snowden, a annoncé que l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) interceptait les communications téléphoniques des citoyens français. Ainsi, selon le quotidien, sur une période comprise entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA. En réponse, l'ambassadeur américain à Paris a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères et le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a demandé aux Etats-Unis des explications claires sur l'utilisation de ces méthodes de surveillance.
Fabius redemande des explications à Kerry sur la NSA Le ministre français des Affaires étrangères a redemandé hier à son homologue américain des explications sur les activités d'espionnage de l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine en France, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay. John Kerry est arrivé avant-hier à Paris dans le cadre d'une tournée consacrée à la situation au Proche-Orient, notamment à la crise syrienne, et Laurent Fabius l'a reçu mardi matin. "Il lui a renouvelé notre demande d'explication sur les pratiques d'espionnage inacceptables entre partenaires et qui doivent cesser", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La publication par le quotidien Le Monde de nouvelles révélations sur les écoutes massives effectuées par la NSA sur les communications téléphoniques et internet de citoyens français a provoqué un début de crise diplomatique entre Paris et Washington. Dans une nouvelle série d'articles publiés hier, le journal fait notamment état d'une note destinée aux opérateurs de la NSA prouvant que les ambassades de France à Washington et auprès de l'Onu, à New York, étaient aussi visées par ces activités. Elle décrit le programme GENIE de pose d'implants espions. Elle mentionne la surveillance de l'ambassade à Washington sous le nom de code "Wabash" et celle de la représentation française à l'Onu sous celui de "Blackfoot". Selon Le Monde, le document précise les techniques employées pour espionner les communications des diplomates français - piratage d'ordinateurs par des mouchards implantés à distance, captures d'écran, intrusion dans des discussions… De décembre 2007 à octobre 2012, la NSA a par ailleurs bénéficié de la collaboration des groupes et opérateurs américains Microsoft, Yahoo, Google ou Facebook. Les présidents Barack Obama et François Hollande se sont entretenus lundi soir au téléphone de ce dossier. Selon l'Elysée, le chef de l'Etat français a fait part à son homologue américain de sa "profonde réprobation" et les deux présidents sont convenus de la nécessité de "travailler ensemble pour établir les faits" et d'encadrer les opérations de collecte de renseignements.