Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré, jeudi à Amman, que des progrès avaient été réalisés dans les pourparlers de paix israélo-palestiniens dans certains domaines, tout en réaffirmant l'opposition américaine à la colonisation. Mais alors qu'il s'est dit "absolument" convaincu qu'un accord final sur tous les sujets difficiles pouvait être signé, il n'a pas écarté dans le même temps la possibilité de conclure, d'abord, un accord intérimaire, alors que les pourparlers israélo-palestiniens traversent une grave crise. "Nous avons fait des progrès importants dans quelques domaines", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, lors d'une conférence de presse avec son homologue jordanien Nasser Joudeh, à Amman. Il a omis de révéler aux journalistes tout détail sur ces progrès, suite à l'engagement de toutes les parties de maintenir un black-out sur ces pourparlers. "Il est important pour nous de pouvoir avancer prudemment et calmement", a-t-il ajouté. M. Kerry s'est aussi dit "convaincu" que les dernières 24 heures avaient "ouvert plusieurs possibilités différentes qui peuvent être inclues dans notre progression". Les négociations de paix, qui ont repris fin juillet après quasiment trois ans d'interruption en raison de profonds désaccords, se déroulent dans une atmosphère de crise et, malgré une vingtaine de rencontres, courent à l'échec à moins d'une intervention décisive du médiateur américain, selon des sources palestiniennes et les médias israéliens. Les deux camps divergent toujours sur la base sur laquelle ces pourparlers doivent se dérouler, sur la colonisation juive des territoires palestiniens et sur le partage des territoires. Les Palestiniens réclament que les discussions se tiennent sur la base des lignes antérieures au début de l'occupation israélienne en 1967, avec des échanges de territoires équivalents. Mais Israël veut que le tracé de la barrière de séparation en Cisjordanie, qui isole 9,4% du territoire palestinien, serve de base aux discussions, selon les médias israéliens. En outre, Israël exige de maintenir une présence militaire dans la vallée du Jourdain, ce que les Palestiniens refusent catégoriquement. Le diplomate américain, qui se bat depuis janvier pour remettre le processus de paix israélo-palestinien sur les rails, s'est entretenu avec le roi de Jordanie Abdallah II. "Nous avons clarifié un peu certains des points", a expliqué M. Kerry en faisant part de sa satisfaction. M. Kerry devait ensuite s'entretenir une nouvelle fois avec le président palestinien Mahmoud Abbas, puis retourner vendredi à El-Qods occupée pour une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il est ensuite attendu samedi aux Emirats arabes unis (EAU) dans le cadre de sa tournée dans la région.