La présidence palestinienne a dénoncé dimanche un projet israélien concernant la construction d'une clôture à la frontière avec la Jordanie, en le qualifiant d'une entrave à la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry dans la région, a déclaré un porte-parole de la présidence. Le porte-parole de la présidence Nabil Abou Radina, cité par l'agence palestinienne Wafa, a dénoncé les déclarations du Premiers ministre israélien Benjamin Netanyahu relatives à la construction d'une barrière dans la vallée du Jourdain, déclarant que ce projet n'a pour but que de "faire échouer la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry". Israël comptait depuis longtemps de maintenir une présence militaire le long de la vallée du Jourdain (est de la Cisjordanie occupée), ce à quoi s'opposent les Palestiniens, qui refusent tout maintien d'une présence militaire israélienne le long des frontières d'un futur Etat palestinien après la conclusion d'un accord de paix, et ce notamment dans la vallée du Jourdain. Selon le quotidien israélien Maariv, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé "de construire une barrière de sécurité dans la vallée du Jourdain". Selon ce journal, M. Netanyahu doit donner son feu vert à la construction "juste après la fin de la construction de la barrière à la frontière avec l'Egypte". M. Abou Radina a affirmé, lors d'une déclaration à la presse, que "les constructions illégales dans les territoires palestiniens, et les différentes clôtures vont disparaître" ajoutant que "sans un Etat palestinien indépendant avec El-Qods comme capitale, il n'y aura ni stabilité ni sécurité dans la région, et les autorités israéliens vont assumer la responsabilité de l'échec des pourparlers de paix". M. Kerry doit rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas et Netanyahu séparément mercredi, pour tenter de donner un nouvel élan aux négociations de paix, alors que les Palestiniens dénoncent l'attitude d'Israël, qui a annoncé la construction de nouveaux logements dans les colonies. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a imposé un black out médiatique sur les pourparlers de paix auxquels il a ramené les deux parties fin juillet, après un gel de près de trois ans. Prenant la parole à l'ouverture de la réunion hebdomadaire de son cabinet, M. Netanyahu a prétendu dimanche que l'une des deux composantes essentielles d'un possible accord de paix étaient les dispositions relatives à la sécurité d'Israël, "au premier rang desquelles le fait que la frontière de sécurité reste le long du Jourdain", sans préciser s'il entendait par là une présence militaire ou une barrière.