La parlementaire suédoise Isabella Lovin a affirmé l'invalidité de l'accord de pêche avec le Maroc s'appuyant en cela sur les décisions du parlement européen et de l'Onu violées, selon elle, par le Maroc au Sahara Occidental. Dans son intervention, lors du récent débat sur l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc au niveau de la commission de la pêche et de l'agriculture au parlement européen, Mme Lovin a cité l'avis émis par la consultation juridique de l'Onu à cet effet selon lequel "toutes les conventions portant sur les richesses naturelles d'un peuple qui ne jouit pas encore de son droit à l'autodétermination doivent requérir l'approbation de ce dernier". Devant les arguments que la présidente de la commission l'espagnole, Mme Carmen Fraga a essayé de faire valoir pour la validation du protocole, la parlementaire suédoise qui a évoqué les informations qui lui sont parvenues sur des contacts avec le peuple sahraoui, a demandé à son interlocutrice son opinion sur la dernière lettre du secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, dans laquelle il a mis en garde le parlement européen contre toute implication dans le pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui". Elle a ajouté que "le Front Polisario est le seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui avec la reconnaissance de l'Onu, ce qui prouve, a-t-elle observé, que les Sahraouis n'ont été ni contactés ni consultés au sujet de leurs richesses naturelles". Elle a indiqué avoir avisé personnellement ainsi que trois de ses collègues toutes les parties y compris l'ambassadeur du Maroc auprès de l'UE de leur intention de se rendre au Sahara Occidental et de rencontrer les Sahraouis et les autorités marocaines, mais qu'ils ont en été empêchés par le Maroc, selon elle. "Nous avons pris connaissance de plusieurs rapports, dont celui du rapporteur spécial de l'Onu sur la torture qui affirme que la torture se pratiquait à grande échelle au Sahara Occidental". "Si nous revenons aux décisions du parlement de 2009 nous constaterons clairement que la consultation juridique du parlement européen a conclu à la nécessité d'annuler l'accord pour manque de preuves quant au respect du droit international par cet accord", a-t-elle noté. Mme Lovin a précisé que selon la consultation, il s'avère que "toute exploitation des ressources naturelles d'un peuple qui ne jouit pas encore de son autodétermination, doit être basée sur le consentement de ce peuple et lui profiter directement ou indirectement".