Le ministre égyptien de la Solidarité sociale, Ahmed el-Boraie, a affirmé dimanche que les partisans du président évincé Mohamed Morsi devraient reconnaître, avant tout dialogue, les nouvelles autorités et accepter leur feuille de route encadrant la transition. Samedi, la coalition des partisans de M. Morsi chapeautée par les Frères musulmans avait lancé un appel au "dialogue" pour "sortir (l'Egypte) de la crise". Mais le ministre a affirmé que les islamistes devraient se plier à certaines règles avant de pouvoir entamer ce dialogue. "Ils doivent reconnaître que le 30 juin a été une révolution populaire et accepter la feuille de route sur laquelle le peuple égyptien s'est mis d'accord pour construire un Etat moderne", a-t-il déclaré, en référence aux millions de manifestants ayant défilé le 30 juin pour réclamer le départ de M. Morsi. L'armée avait soutenu cette mobilisation et destitué le président Morsi le 3 juillet. Quant à la feuille de route, elle encadre la transition et prévoit des élections législatives en février ou mars, et une élection présidentielle à l'été. En outre, a ajouté M. Boraie, les Frères musulmans doivent accepter le fait que leurs membres jugés pour meurtre ou "terrorisme" "sont exclus de toute idée de réconciliation", alors que M. Morsi et les plus hauts dirigeants de sa confrérie sont actuellement incarcérés et jugés pour "incitation au meurtre" de manifestants. La coalition, qui dénonce un "coup d'Etat" et a jusqu'ici refusé de reconnaître les autorités installées par l'armée, avait appelé samedi "toutes les forces révolutionnaires, partis politiques et personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond pour sortir de la crise actuelle".