Le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le patronat sont parvenus à un "consensus" sur l'article 87-bis du code du travail, a indiqué lundi le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Said. Intervenant à l'occasion d'une réunion ordinaire de coordination entre les fédérations de l'UGTA, M. Sidi Said a déclaré qu'"il n'y a pas de blocage au sujet de l'abrogation de l'article 87 bis", soulignant que la décision finale sur cette question "revient au président de la République, Abdelaziz Bouteflika". L'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail définit le salaire national minimum garanti (SNMG) qui doit englober le salaire de base, les primes et les indemnités quelle que soit leur nature, à l'exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur. Les travailleurs, dans différents secteurs, réclament depuis quelques années déjà la révision de cet article de manière à exclure les primes et indemnités du SNMG, ce qui entraînera automatiquement une augmentation des salaires. "Il y a un consensus (sur cet article) et une enveloppe financière a été dégagée par les pouvoirs publics à cet effet. Il s'agit d'une augmentation indirecte des salaires devant toucher notamment les couches sociales les plus défavorisées", a précisé M. Sidi Said. "Le président Bouteflika n'a jamais dit non quand il s'agit de doléances de l'UGTA et des travailleurs", a-t-il ajouté, soulignant que la Centrale syndicale "a toujours soutenu le président Bouteflika et continuera à le faire". Le secrétaire général de l'UGTA a rappelé que l'article 87 bis était une des conséquences des ajustements structurels imposés par le Fonds monétaire international (FMI) à l'Algérie dans les années 1990, se félicitant que l'Algérie ne soit plus un pays endetté "grâce au président de la République". L'article 87 bis est inscrit à l'ordre du jour de la prochaine tripartite qui sera consacrée au volet sociale, a ajouté M. Sidi Said, précisant que le groupe de travail désigné à cet effet, lors de la précédente tripartite (octobre 2012), a achevé son travail. Retour du crédit à la consommation pour la production nationale "L'abrogation de l'article 87 bis sera accompagnée du retour du crédit à la consommation qui ne concernera que la production nationale", a indiqué M. Sidi Said, affirmant que l'objectif attendu est de "supprimer le recours aux importations". "Si nous ne gagnons pas la lutte de la relance de la production nationale, c'est l'économie algérienne qui est hypothéquée", a prévenu le secrétaire général de l'UGTA, relevant qu'actuellement les pays occidentaux appliquent le protectionnisme pour préserver la production locale. Il a indiqué que le groupe de la production nationale installé lors de la dernière tripartite travaille "à plein régime", car la préservation de l'économie nationale reste "l'affaire de tous, gouvernement, syndicats et patronat". Dans ce sens, M. Sidi Said a appelé à "conjuguer les efforts de tous et bannir la culture de l'insulte et de l'invective".