La création d'un réseau national de compétences vouées à la valorisation du patrimoine architectural figure parmi les recommandations majeures émises, lundi à Oran, par les participants au colloque international sur les métiers traditionnels du bâti. "La mise en réseau des acteurs de la restauration est à même de promouvoir les différents corps de métiers anciens de la construction en vue d'une prise en charge efficiente de la sauvegarde du patrimoine bâti", a souligné le président du colloque, Kamel Bereksi. Cette proposition vise, à terme, à contribuer à l'élaboration d'un programme national de projets de sauvegarde, a expliqué M. Bereksi, également président de l'association "Santé Sidi El-Houari" qui dispose d'une école-chantier pour la formation de jeunes artisans. Les participants ont également suggéré la mise en réseau des artisans qualifiés afin de les mettre en visibilité et de faciliter leur insertion au sein des entreprises impliquées dans des opérations de restauration. Ils ont en outre préconisé la création d'une banque de données identifiant les multiples carrières et la nature des gisements, et ce, dans la perspective de permettre aux opérateurs d'acquérir les matériaux de construction nécessaires dans les meilleurs délais. La consolidation de la législation par l'institution d'un code spécifique au patrimoine architectural a été également proposée, les participants insistant à cet égard sur "la nécessaire distinction des corps de métiers afférents pour faciliter leur accès aux projets dont le suivi et la réalisation sont régis actuellement par le code des marchés". Le renforcement des programmes de formation par de nouveaux parcours professionnalisant dans les divers segments de la construction, figure aussi parmi les recommandations formulées par les participants à cette rencontre tenue deux jours durant à l'auditorium de l'Université des sciences et de la technologie Mohamed-Boudiaf (USTO-MB). Ce colloque a été initié par l'association SDH en partenariat avec la Faculté d'architecture et de génie civil de l'USTO-MB et l'Institut français d'Oran, avec la participation de chercheurs algériens et étrangers invités d'Espagne, de France, d'Italie, du Maroc et du Portugal. Plus de 400 jeunes artisans ont été formés durant la dernière décennie au sein de l'école-chantier de l'association "SDH", dont près de la moitié ont été recrutés par les entreprises chargées de la réhabilitation du vieux bâti à Oran. Cette structure qui s'étend sur un site de 6.000 m2 au cœur du quartier historique de Sidi El-Houari, abrite des formations théoriques et pratiques en maçonnerie traditionnelle et taille de pierre, en forge et ferronnerie, en menuiserie et charpente, notamment.