Le lectorat algérien est plus sensible aux médias classiques (écrits ou de masses) que les contenus des liens et réseaux sociaux, ont affirmé, lundi à Oran, des chercheurs participant à une rencontre sur "La communication et la recomposition des liens sociaux à l'heure des TIC". Une étude analytique dirigée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) sur ce sujet a montré que les lecteurs en Algérie recueillent plus les messages des médias que ceux parvenus des liens et réseaux sociaux, souligne la chercheuse Najat Lahdiri qui a présenté une communication intitulé "Les quotidiens algériens et les revendications à travers les réseaux sociaux". "Les revendications sociales sont mieux prises en charge par la presse, car le travail médiatique obéit à des règles et compte sur la vérification du contenu et la performance de la source", relève-t-elle. Mostapha Medjahdi, chercheur auprès du CRASC, abonde dans le même sens estimant que les liens sociaux sont plutôt considérés, par leurs usagés, comme étant "des tribunes de discussion, loin des écrits analytiques diffusés par les journaux et les médias". De son côté, Bertrand Cabedoche, chercheur de l'université de Grenoble (France) estime que les liens sociaux "ne peuvent en aucun cas concurrencer les médias classiques", soulignant que l'aspect compétitif des réseaux sociaux "n'est plus l'enjeu de la presse d'aujourd'hui ni de l'avenir". "L'émergence de la presse électronique avait créé auparavant la crainte de la disparition des journaux en papiers, alors que la réalité est autre aujourd'hui" soutient-il. "Chaque fois qu'il y'a une invention technologique on s'attend que les journaux disparaissent. Ces inventions sont juste des suppléments de la presse qui est appelé à se conformer aux mutations", tient-il à préciser. Organisée par le CRASC depuis dimanche, cette rencontre, sur deux jours, a vu la participation de membres des groupes de recherche internationale (GDRI) qui ont abordé des questionnements sur l'usage des liens sociaux et la mobilisation des technologies de l'information et la communication.