Plus de 400 femmes des wilayas de l'Est du pays, victimes de diverses formes de violence, ont été accueillies depuis janvier 2013 au centre d'écoute de l'association Rachda, a déclaré lundi à l'APS la présidente de cette association, Malika Chettouh. "Des guichets pour l'écoute psychologique, à même de renseigner sur les droits juridiques et sociaux ont été mis à la disposition des femmes victimes de violences", a ajouté la président de l'association Rachda. Elles y trouvent un soutien psychologique et un accompagnent destiné à les conduire à reconnaître qu'elles ont été violentées et à favoriser chez elles la prise de parole, a-t-elle également indiqué. Un travail de groupe fondé sur "l'interactivité" et "l'échange d'expériences" avec des femmes provenant de différentes wilayas donne l'occasion de "s'écouter, de se comprendre et de réfléchir ensemble sur la meilleure façon de sortir de cette vulnérabilité", a ajouté Mme Chettouh. Les chargées du guichet juridique orientent les femmes victimes de violences vers des cabinets d'avocats dans "des cas de statuts personnels complexes liés aux pensions alimentaires, à la garde d'enfants ou encore au droit au logement, notamment". Affirmant que le centre d'écoute de Rachda oeuvre à "promouvoir et à diffuser la notion de la culture égalitaire et citoyenne en tant que partie intégrante des droits humains", la présidente de l'association Rachda a souligné "l'importance de cerner le phénomène de la violence faite aux femmes" et "d'améliorer la prise en charge des victimes". Puisant dans les statistiques, Mme Chettouh a affirmé que sur les 400 femmes victimes de violence accueillies au centre d'écoute de Rachda, près de 60% ont subi des violences physiques. Il s'agit, a ajouté la même responsable, de femmes âgées de 17 ans à 63 ans où souvent l'auteur est le conjoint (70 % des cas), le frère ou le père. L'examen de la situation socioprofessionnelle de ces femmes fait ressortir que plus de 60 % sont des femmes sans profession (femmes au foyer). Il n'en demeure pas moins, a-t-elle encore souligné, que des cadres supérieures, des médecins et des étudiantes figurent également parmi la liste des femmes violentées, reçues au centre d'écoute de l'association Rachda.