L'accueil, l'écoute psychologique, juridique et sociale sont les principales fonctions assurées par cet espace. La Maison Nedjma, fruit d'une fusion bénévole entre l'association « Rachda » et la représentation des « Femmes travailleuses de l'UGTA », dont le siège se trouve à la rue Meriem Bouattoura, se veut un espace d'écoute psychologique, juridique et sociale, accueillant les femmes en difficultés de samedi à mercredi. Le projet Aida, subventionné par l'Union européenne, avec l'aide de l'IMED, dans le cadre de l'initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'Homme, perpétue l'action engagée dans la lutte et la prévention contre la violence, sous toutes ses formes, à l'égard des femmes. Cet espace, réparti et conçu en 5 guichets : accueil, écoute psychologique, écoute juridique, social et mobile, est animé par un personnel féminin incluant les présidentes de « Rachda » et des « Femmes travailleuses de l'UGTA ». A titre illustratif, en 2008, 221 femmes ont bénéficié d'une prise en charge afférente à l'une ou l'autre fonction des guichets. Soixante-dix (70) d'entre elles ont été orientées vers le social, 60 vers le juridique, 27 vers l'écoute psychologique et 8 ont été assistées par le guichet social, notamment pour l'aide à l'insertion professionnelle. Les quarante-sept (47) femmes restantes, jugées cas complexe, car faisant face à des problèmes multiples, et donc relevant des 5 options, ont été tour à tour prises en charge par la totalité des guichets. Jusqu'à mai 2009, la maison aura accueilli 82 femmes, dont 12 dirigées vers le social, 30 (plus un homme) vers le juridique, 19 vers l'écoute psychologique et zéro en matière de travail. Les cas complexes, au nombre de 20, ont concerné tous les services cités. Ces derniers cas, (dits complexes), combinent des profils de grande détresse, notamment des femmes répudiées, s'étant retrouvées sans toit, sans ressources, complètement effondrées, dans un tel désarroi qu'elles ne savent plus quelle voie emprunter. « Cependant, nous ne sommes pas une institution caritative, nous sommes à l'écoute de ces femmes pour les orienter, leur apporter un soutien moral, les aider à trouver un travail, et autant que faire se peut, un abri », tient à préciser Malika Chettouh, la présidente de Rachda. L'espace a eu à accueillir, dans le cadre de ses activités, des mères célibataires, des victimes de viol, d'inceste, de harcèlement, sous toutes ses formes, des enfants issus de l'adoption et qui se retrouvent, une fois adultes, sans repères ni identité, des personnes suicidaires…tous font l'objet d'un suivi psychologique par une équipe formée dans « l'écoute active », souvent couronné de résultats probants. Zohra Mimèche, la présidente des Femmes travailleuses de l'UGTA explique ainsi le concept du guichet mobile : « Nous nous déplaçons vers les institutions où il est signalé des cas de femmes en difficultés ; pour ce faire, nous entretenons des relations avec l'hôpital, notamment la médecine légale, l'association des psychologues, les urgences médicales, la DAS, l'institut islamique… » D'autre part, il est à rappeler qu'il était question, dans le projet Aida, de « l'ouverture d'une maison-refuge » pour ces femmes en danger d'errance. Il est à espérer qu'il y sera donné suite !