Les Etats-Unis et l'ONU ont exprimé lundi leur gratitude pour les efforts entrepris par le Représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, pour la tenue de la Conférence de Genève II prévue pour janvier prochain. ''Je remercie le Représentant spécial conjoint Lakhdar Brahimi pour les efforts qu'il a engagés afin de regrouper le gouvernement syrien, l'opposition et la communauté internationale autour de la table de cette réunion importante à un moment important'', a tenu, tout d'abord, à souligner le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. La Conférence de Genève II pour la paix en Syrie se tiendra le 22 janvier 2014 et réunira le gouvernement syrien et l'opposition à la table de négociations pour la première fois depuis le début du conflit en mars 2011. Pas de solution militaire à la crise syrienne Le chef de la diplomatie américaine a admis que les Etats-Unis ont longtemps souligné qu'''il n'y a pas de solution militaire à la violence en Syrie''. En conséquence, a-t-il poursuivi, la conférence du 22 janvier est ''la meilleure occasion'' pour mettre en œuvre le communiqué de Genève de juin 2012 et former un nouvel organe de gouvernement transitoire ''par consentement mutuel'' entre le gouvernement actuel et l'opposition, et ce, ''pour mettre fin aux souffrances du peuple syrien et à l'effet déstabilisateur de ce conflit sur la région''. M. Kerry a prévenu, toutefois, que les obstacles sur la voie d'une solution politique sont encore ''nombreux'' et que personne ne devrait ''sous-estimer'' les difficultés à venir. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain a reconnu que pour contenir la menace croissante des groupes extrémistes et des combattants étrangers en Syrie et ''assurer le respect de la souveraineté territoriale'' de la Syrie, les efforts pour la mise en place d'un gouvernement de transition ne peuvent plus être reportés. Il a également relevé que les pays étrangers qui ont ''une influence considérable'' sur les factions qui font la guerre en Syrie ont aussi ''un rôle important'' à jouer. La Conférence de Genève II, le vecteur d'une transition pacifique Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a aussi fortement salué les efforts menés par le diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, ainsi que par les Etats-Unis et la Russie pour la tenue de la conférence de Genève II de janvier prochain. Lors d'un point de presse donné au siège des Nations unies à New York, le chef de l'ONU a avancé que cette conférence est une ''mission d'espoir'' et qu'elle sera le ''vecteur d'une transition pacifique'' répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien à la liberté et à la dignité et garantira la sécurité et la protection de toutes les communautés du pays. ''Je m'attends à ce que tous les partenaires et parties manifestent leur soutien à des négociations constructives'', a encore déclaré M. Ban, ajoutant que tout le monde devra faire preuve de ''vision'' et de ''leadership''. Il a alors affirmé qu'il serait ''impardonnable'' de ne pas saisir cette occasion, alors que ce conflit reste '' la plus grande menace mondiale à la paix et à la sécurité''. Le Secrétaire général a exhorté toutes les parties à commencer à travailler dès maintenant et à prendre des mesures pour contribuer à la réussite de la Conférence de Genève, y compris pour la cessation des violences, l'accès humanitaire, la libération des détenus et le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leur foyers. L'objectif de la Conférence est de parvenir à une solution politique au conflit grâce à un accord entre le gouvernement et l'opposition sur la mise en œuvre intégrale du Communiqué de Genève, adopté au terme de la première réunion internationale sur la situation en Syrie, le 30 juin 2012, rappelle-t-on. Ce document appelle, entre autres, à la création d'un organe de transition doté de pleins pouvoirs exécutifs et formé de membres de l'actuel gouvernement et de l'opposition et d'autres groupes, dans le cadre des principes et directives d'une transition politique menée par les Syriens eux-mêmes. Au cours des derniers jours, M. Brahimi a multiplié les entrevues avec des responsables gouvernementaux de plusieurs pays (Syrie, Egypte, Irak et Koweït), notamment avec le président syrien Bachar al-Assad, dans le but de s'accorder sur les modalités de la conférence.