Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a insisté vendredi sur l'importance d'une solution pacifique pour résoudre la crise syrienne, en appelant à rapprocher le gouvernement syrien et l'opposition pour la mise en place d'un gouvernement de transition par consentement mutuel. Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, au département d'Etat, M. Kerry a déclaré que les Etats-Unis et l'Allemagne étaient tous deux engagés à travailler avec la Russie et avec d'autres pays afin de tenter de rapprocher les parties au conflit lors de la conférence de Genève 2 pour la mise en œuvre du communiqué de Genève de juin 2012. Il s'agit, a-t-il rappelé, de l'instauration d'un gouvernement de transition par consentement mutuel ''avec les pleins pouvoirs exécutifs''. Néanmoins, il a précisé que ce gouvernement de transition ne doit pas inclure le président Bachar Al-Assad car, selon lui, ''l'opposition ne sera jamais d'accord'', tandis que la Russie s'oppose à cette condition préalable. Pour le chef de la diplomatie américaine, une solution durable au conflit en Syrie exige un processus politique durable. Alors que la Coalition nationale syrienne (CNS) a déclaré qu'elle ne participerait pas à la conférence internationale tant que le Hezbollah combattrait aux côtés de l'armée syrienne, M. Kerry a exhorté l'opposition à s'unir et à participer à la conférence prévue. Interrogé sur les conséquences d'une non-participation des représentants de la CNS à la prochaine conférence internationale sur la Syrie, le chef de la diplomatie américaine s'est dit ''convaincu'' que l'opposition allait y prendre part. Par ailleurs, il a fait savoir avoir eu jeudi dernier plusieurs conversations téléphoniques avec une dizaine de ministres des Affaires étrangères de pays de la région dont notamment la Turquie, le Qatar, les Emirates arabes unis, la Jordanie et l'Arabie saoudite. Selon lui, ces pays, qui sont tous en faveur du processus de Genève, ont tous été ''unanimes'' qu'il était ''vital'' pour l'opposition de venir négocier. Il est à rappeler que le Communiqué de Genève est considéré par le Représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour le conflit en Syrie, Lakhdar Brahimi, comme le ''socle de la paix'' pour la crise syrienne. Ce document appelle à l'établissement d'une autorité de transition, dotée des pleins pouvoirs exécutifs, dans le cadre d'une transition politique menée par les Syriens eux-mêmes, et engage toutes les parties en faveur d'une cessation des violences armées et à l'application du plan de paix en six points de Kofi Annan. Le diplomate algérien a demandé à plusieurs reprises aux Etats-Unis et à la Russie d'assumer un leadership sur ce dossier et de coopérer dans le cadre d'un processus de mise en œuvre du Communiqué de Genève.