Le vice-président de la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples (CADHP), Béchir Khalfallah, a affirmé jeudi à Alger que la fosse commune des huit victimes exécutées par les forces d'occupation marocaine en 1976, découverte récemment, annonçait le début d'un génocide qui allait se poursuive pendant des années. "Selon les informations qui m'ont été transmises lors de mes entretiens avec les membres de l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA) et notamment à ma lecture du rapport qui m'a été remis, la fosse commune des huit victimes sahraouie (six adultes et deux enfants) exécutées en 1976 par le Maroc, annonçait un début de génocide" qui allait se poursuivre pendant des années, a indiqué M. Khalfallah. Le vice-président de la CADHP animait un point de presse conjointement avec des membres de l'AFAPREDESA et Mahrez Lamari, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). M. Khalfallah a souligné, à ce propos, qu'il avait été saisi du contenu des témoignages des membres de l'AFAPREDESA et des rapports sur les violations par l'occupant marocain des droits de l'Homme du peuple sahraoui, notamment le résumé du rapport sur la fosse commune, découverte récemment, et qui a été élaboré par deux experts en la matière, Carlos Martin Beristain et Francisco Etxeberria Gabilando. "J'ai été saisi par les témoignages et le dossier dans lequel des preuves font état d'une fosse commune de victimes sahraouis" a-t-il déclaré, qualifiant "d'assassinat politique" le massacre des huit sahraouis en 1976 par les forces coloniales marocaines, car a-t-il expliqué, "ces victimes exprimaient leur droit à la liberté et à vivre dignement". Après avoir rappelé que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est un membre à part entière au sein de l'Union africaine (UA), M. Khalfallah a indiqué qu'un "rapport sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental sera rendu public lors de la session de la CADHP, prévue en Angola, du 28 avril au 12 mai 2014". Il a indiqué, par ailleurs, que la CADHP avait adressé deux demandes aux autorités marocaines pour se rendre dans les territoires sahraouis occupés, mais, a-t-il déploré, ces demandes sont restées sans réponse. Une troisième demande sera adressée aux autorités d'occupation marocaines pour la même mission, a-t-il encore insisté. Le représentant de l'AFAPREDESA, Laaroussi Abdellah, a exprimé, à cette occasion, la "satisfaction" de voire les doléances de son association prises en charge par la CADHP, ajoutant que l'identification des victimes (six adultes et deux enfants" de la fosse commune a apporté un "soulagement" à leurs proches.