La chorégraphe et interprète franco-algérienne Nacera Belaza a préconisé, lundi à Alger, l'organisation régulière de stages accélérés pour les danseurs algériens comme moyen de pallier le manque de formation et d'expérience scénique, prégnants dans le milieu de la danse contemporaine en Algérie. Lors d'une discussion improvisée avec le public du Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (MaMa) où elle présentait un extrait d'un spectacle en gestation, Nacera Belaza a estimé que la capacité de travail "insuffisante" des jeunes danseurs algérien gagnerait à s'améliorer par des stages animés sur l'année par des professionnels, surtout, dit-elle, que la danse contemporaine reste un art à caractère "événementiel" dans le paysage culturel algérien. Cette chorégraphe confirmée, qui a déjà mené des projets artistiques entre l'Algérie et la France, estime par ailleurs que ce manque de visibilité de la danse contemporaine favorise le départ des jeunes talents vers d'autres pays où les occasions de se produire sont plus nombreuses. Elle citera en exemple des deux danseurs algériens qu'elle a fait participer au dernier Festival d'Avignon (juillet 2013, France) après des auditions organisées au Théâtre national algérien, et qui veulent aujourd'hui s'installer en Europe faute d'opportunités dans leur pays. Revenant sur sa participation sous la bannière algérienne au dernier Festival international de danse contemporaine d'Alger en novembre, Nacera Belaza a déploré le "manque de cohérence" et l'absence d'une "ligne artistique clairement définie" dans le choix de spectacles qu'elle juge trop diversifiés et peu avant-gardistes. Programmée à l'occasion du 5e Festival international d'art contemporain (Fiac), qui se déroule dans la capitale du 15 décembre 2013 au 30 janvier 2014, la performance en duo de Nacera Belaza a été raccourcie et présentée sans musique en raison de problèmes techniques. Ce spectacle court est par ailleurs le dernier organisé depuis hier dimanche dans le cadre du 5e Fiac dont le programme se limite en 45 jours à trois expositions sommaires de photographies et d'objets d'art contemporain.