Dans le cadre des projets artistiques de la Cie Nacéra Belaza en Algérie, et en partenariat avec le Théâtre national algérien et le Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama), la danseuse et chorégraphe Nacéra Belaza a organisé, samedi, à partir de 16h, au même musée, une performance dansée intitulée “La peinture et la Danse”. Ce travail artistique entre dans le cadre du projet de création d'une nouvelle pièce pour le Festival d'Avignon. Le choix du Mama pour “exposer” son travail n'est pas fortuit. Les œuvres accrochées lui servent de décor et confortent son travail. Car, comme elle l'a souligné, “la danse contemporaine n'est pas un moment de divertissement qui prend la parole comme la peinture ou la littérature”. Cette après-midi a été l'occasion de présenter au public présent une partie de sa nouvelle pièce et de permettre à l'assistance de revoir ou de redécouvrir le travail de la chorégraphe algérienne installée en France. En effet, outre la nouveauté, Nacéra Belaza a interprété deux extraits du spectacle Temps scellés (une création biennale de la danse septembre 2010), en compagnie de sa sœur, également danseuse, sa partenaire depuis plus de 20 ans. Le public présent se déplaçait dans le musée pour découvrir le spectacle. Le premier et le dernier tableaux ont été déjà joués à Alger. C'était une sorte de mise en bouche. Quant à la deuxième pièce, elle a eu lieu au premier étage du Mama. Quatre danseurs, tout de noir vêtus, tournaient le dos à l'assistance. Ils évoluaient au rythme d'un son égal à celui du métronome. Des mouvements saccadés. Les danseurs ahanent pour ressortir toute l'énergie en eux. Ils sont en transe, le corps ne leur appartient plus. Désarticulés, déconnectés, ils forment un cercle, rappelant les “hadras” des confréries soufies. Une sorte d'exorcisme, celui de la peur, des craintes… Un avant-goût de la future pièce qui sera jouée entre mai et juin 2012 dans tout le territoire national. Dans un point de presse, à l'issue de la performance, Nacéra Belaza, a indiqué qu'il s'agissait d'un ensemble de formes exprimées par le corps devant les toiles exposées dans ce musée, qualifié de lieu permettant une mobilité très importante. “À travers ce spectacle, nous avons voulu agencer le corps, les toiles et la musique pour exprimer les émotions que peut susciter cet agencement. Nous avons voulu, aussi, amener le public vers la danse contemporaine”, a-t-elle expliqué. Pour elle, “le corps humain est un outil de réflexion sur la société qui l'entoure”. Et d'ajouter qu'une structure chorégraphique est semblable à “un objet ouvert à l'intérieur duquel on peut projeter son imaginaire”. La suite du travail – deux solos – sera présentée au public lors des prochaines performances dansées qui se dérouleront prochainement.