L'Etat, qui a mis tous les moyens pour encourager le retour des populations à leurs localités d'origine, attend que les citoyens adhèrent à cette démarche, a déclaré le wali de Jijel, Ali Bedrici, lors d'une visite de travail dans la commune de Selma Benziada. Parmi les priorités de l'action entreprise localement pour consolider le développement et en corriger les imperfections, les autorités locales s'emploient à favoriser le retour des populations à leurs localités et mechtas d'origine, d'autant que la wilaya de Jijel a renoué avec la quiétude et la stabilité après plusieurs années d'épreuves, a souligné le même responsable lors d'une rencontre avec la société civile et le mouvement associatif de cette localité rurale et montagneuse. Dans le cadre des efforts déployés dans ce cadre par les pouvoirs publics, le chef de l'exécutif local, qui était accompagné, mercredi, de responsables des secteurs de l'Habitat, des Travaux publics, de la Santé, des Forêts et du chef de la daïra d'El Aouana dont relève administrativement la commune de Selma Benziada), a annoncé l'octroi d'un programme de cinq (5) milliards de dinars pour le parachèvement de certains projets en cours de réalisation ainsi que des mesures allant dans le sens des besoins locaux. Le réseau routier, principale préoccupation Tous les aspects liés à la vie quotidienne des habitants de cette contrée, juchée à 941 mètres d'altitude par rapport au niveau de la mer, ont été passés en revue lors de cette rencontre avec les autorités de la wilaya. Le réseau routier et les voies de communications ont constitué la principale préoccupation exprimée par les habitants de cette localité. L'état des routes dans cette zone de montagne où la pluie et la neige sont "maîtres des lieux" en période hivernale, est décrié par la population locale qui se trouve "prisonnière" d'une configuration géographique des plus difficiles. Un tronçon du chemin de wilaya (CW) n° 137 reliant les communes de Texenna et de Selma, supposé favoriser la circulation des personnes et des biens, avec la suppression de nombreux points noirs, accuse à ce jour des retards dans sa réalisation. Sur place, le wali a décidé de sanctionner les parties engagées dans ce projet considéré comme "salutaire" dans cette zone. La création d'une maison cantonnière dotée de moyens matériels et humains a été également soulignée par les citoyens. En matière de santé, les responsables locaux ont annoncé la désignation d'un médecin et d'un chirurgien-dentiste à titre permanent, ainsi que l'affectation d'une ambulance pour le transport et l'évacuation de malades vers les centres hospitaliers de la région. L'habitat rural, secteur pivot pour la fixation et la stabilisation des populations, a bénéficié quant à lui d'un quota de cent (100) logements dans le cadre du programme dit "d'habitat rural groupé", a-t-on indiqué lors de cette rencontre. Les coupures récurrentes d'électricité, l'absence de gaz naturel, l'état du groupe scolaire local, l'alimentation en eau potable, le développement des activités agricoles par le biais des programmes de développement rural ont également figuré parmi les principales préoccupations évoquées lors de cette rencontre avec les autorités de la wilaya. Fromage de chèvre età source miraculeuse Terrain d'élevage et d'activités agricoles, la commune de Selma Benziada a abrité, il n'y a pas longtemps, une unité de production de fromage de chèvre initiée par un agriculteur de la région. Ce promoteur, à la faveur du retour de la paix et de la sérénité, entend relancer cette activité et dans la foulée créer une unité de transformation et de production d'aliment de bétail et de volaille pour les besoins des éleveurs locaux. D'une superficie de 113 km2, la commune de Selma qui totalise, selon les données les plus récentes, une population de 902 habitants, comptait 13.000 âmes avant la décennie noire, a-t-on appris des responsables locaux. Sa végétation est luxuriante et en fait une zone parmi les plus pittoresques de la région de Jijel. Parmi ces curiosités qui ont défrayé la chronique ces dernières années, il y a lieu de citer Ain Lemchaki (la fontaine des lamentations) qui requiert une meilleure prise en charge. Vrai mystère, objet de légendes, cette source fraîche en été et chaude en hiver présente un débit très particulier : l'eau commence par y jaillir en abondance, depuis une grotte, avant que son débit ne diminue graduellement pour s'arrêter complètement au bout de 10 minutes. Puis le débit reprend après quarante minutes, non sans donner du fil à retordre aux hydrogéologues et autres spécialistes en hydraulique dont certains, pour justifier ce phénomène, ont comparé ce cycle au principe conventionnel du siphon, un dispositif servant à transvaser des liquides.